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Qu’est-ce que le progrès ?
09 octobre 2002
Article du 25 août 2004

Le mot progrès est un peu suranné. Autrefois, on parlait des progrès de la science. Aujourd’hui, on parle surtout des progrès de la médecine ou des avancées technologiques.

Il est vrai qu’en un peu plus de cent ans, les connaissances scientifiques se sont énormément développées, et leurs applications ont eu des conséquences énormes sur le monde. Sans les progrès de la médecine - qui a connu son premier grand tournant à partir du moment où Pasteur et ses élèves ont attribué aux bactéries puis aux virus, un grand nombre de maladies - il n’y aurait pas eu les vaccins, les antibiotiques et tous les médicaments qui ont suivi.

Sans les progrès de l’industrie lourde, nous n’aurions ni automobiles, ni supertankers, ni avions, ni trains à grande vitesse. Sans ceux de la chimie, pas de matières plastiques, pas de vêtements synthétiques, pas d’aliments sous emballage hermétique. Et regardez autour de vous combien d’objets courants dans une seule pièce fonctionnent avec des piles ou branchés sur le secteur. Sans la maîtrise de l’électricité, notre vie quotidienne serait beaucoup moins confortable. Mais en multipliant les objets de consommation, les « progrès » de la science, nous le savons, nourrissent une surenchère constante qui semble bien nous dépasser.

En France, ça ne fait pas très longtemps qu’on recycle le verre, le plastique et le papier des ordures ménagères mais, alors que c’est déjà le cas depuis 20 ans dans d’autres pays, nous ne recyclons toujours pas partout l’aluminium des millions de canettes de soda et de bière qui nous passent chaque jour entre les mains. Les fabriquants de réfrigérateurs ont cessé d’y introduire des gaz CFC, que l’on savait nocifs pour la couche d’ozone, mais nous entassons pêle-mêle les modèles anciens sans s’assurer que leurs CFC ne s’en échappent pas. Quant aux appareils cassés, du rasoir électrique au téléviseur en passant par le vieux radio-cassette ou l’aspirateur de table, nous ne savons qu’en faire.

J’ai fait un jour un cauchemar probablement inspiré par une scène de Brazil (1986), le beau film de Terry Gilliam - dans laquelle Robert de Niro est englouti par de vieux papiers apportés par le vent. Moi, je me vois étouffé par des centaines de sacs en plastique imputrescible, vous savez, les sacs marqués des marchands de chaussures et des grandes surfaces.

Le progrès, alors, ce serait ça ? La perspective pour les pays dits développés de périr sous les déchets nés de leur gaspillage tandis que dans le reste du monde, des milliards d’hommes sans ressources succombent au paludisme, au sida, à la faim, aux tornades et aux tremblements de terre ?

J’espère que non. J’espère que le progrès, ça peut aussi consister à utiliser les produits technologiques à bon escient... peut-être en les détournant de leur objectif initial. Comment ? J’ai lu quelque part qu’une ONG avait eu l’idée de fournir à des communautés rurales d’Inde des téléphones portables à bas prix. Quoi ? Un téléphone portable à un village du Penjab ? Quelle indécence, me direz-vous ! Eh bien, non. C’est une très bonne idée. Car ce téléphone portable est un outil communautaire. Il permet d’appeler le village voisin, à cinq kilomètres, pour demander si le point d’eau est alimenté ou s’il est à sec. Ainsi, on ne fait plus dix kilomètres aller-retour pour rien. Et quand un paysan veut aller vendre sa récolte en ville, il peut identifier, avant de partir, le marché où il pourra la négocier au meilleur prix. Et dois-je vous expliquer l’intérêt d’un téléphone portable quand on a besoin d’un médecin ?

Quand on a très peu de chose, un téléphone portable peut se révéler être un outil inestimable. Nous, qui croûlons sous les objets, que pouvons-nous imaginer pour les rendre vraiment utiles ?

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