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Qu’est-ce que la communication non-verbale ?
7 février 2003
Article du 16 janvier 2005

C’est le fait d’envoyer et de recevoir des messages sans passer par la parole mais au moyen des expressions du visage, des postures, des gestes, de bruits divers. Les choix vestimentaires, la coiffure, la position du corps, le maquillage, les mimiques sont tous des éléments de communication non verbale.

Le premier savant qui ait étudié le langage non verbal ou langage corporel, c’est Darwin - le Darwin de l’évolution des espèces. Mais depuis, de nombreux autres anthropologues et ethnologues ont découvert que ce langage comprend des expressions innées. Un clin d’œil fait à notre voisin de table, ou un geste grossier au chauffeur de la voiture d’à côté sont des gestes appris ; le raclement de gorge, le fait de rougir sont des gestes involontaires, innés ; et puis il y a des signaux mixtes, comme rire ou pleurer ou hausser les épaules, qui peuvent être spontanés ou déclenchés à volonté.

Les messages non-verbaux sont émis et perçus par des centres nerveux très archaïques, hérités de nos ancêtres reptiliens. Ce qui explique que nous communiquions de manière non-verbale en toute inconscience, et que certains gestes soient, sinon universels, du moins très répandus, car implantés dans le système nerveux de tous les humains.

On observe en particulier que beaucoup de mimiques existent chez l’enfant aveugle de naissance, ce qui signifie qu’il n’a pas pu les apprendre par imitation. Quelques exemples, que vous allez comprendre même à la radio : le hochement de tête d’avant en arrière qui signifie l’affirmation, la compréhension ou l’approbation est hérité de mouvements qui existent chez le lézard pour affirmer leurs présence. Et on le retrouve parmi presque tous les peuples de la planète. On dit oui par un hochement de tête d’arrière en avant. Tandis que le hochement de tête approbatif, qu’on fait pendant que quelqu’un parle, se fait d’avant en arrière.

Les bébés, même aveugles, tournent la tête pour refuser le sein ou pour marquer le fait qu’ils ne veulent pas être touchés. Les primates signifient eux aussi la désapprobation en détournant la tête ou en la secouant.
Froncer le sourcil est une manifestation de colère, de concentration, de déplaisir, ou de réflexion. Dans les maternelles, on observe que les enfants froncent les sourcils juste avant de sauter sur celui qui les embête.
A l’inverse, le haussement des sourcils, qui fait écarquiller les yeux, accentue l’expression de la bouche que les lèvres soient pincées de colère ou plissées par un sourire. Ai-je besoin de dire que le sourire est un symbole universel ?

Le clignement des yeux : normalement, on cligne des yeux une vingtaine de fois par minute, et chaque mouvement des paupières dure un quart de secondes. Si ce mouvement de clignement ou de battement des paupières s’accélère, cela signe une excitation, un stress. Lorsqu’on pose une question à une personne, si elle se met à battre des paupières juste avant de répondre, cela signifie que la question l’inquiète... et peut-être aussi qu’elle va mentir. Regardez bien le visage des hommes politiques à la télévision...

Il y a aussi le geste de pencher la tête sur le côté : chez le jeune enfant, c’est plutôt un signe de timidité ; chez l’adulte, homme ou femme, c’est un signe de séduction ; et il semble les femmes inclinent la tête sur le côté beaucoup plus que les hommes... ce qui rend les hommes qui inclinent la tête de côté irrésistibles, parce qu’ils sont rares...

La position que l’on adopte assis est elle aussi significative. Les hommes manifestent leur inconfort ou leur nervosité en changeant de position sans arrêt sur leur chaise, tandis que les femmes manifestent la même chose en restant assises sans bouger.

Ce qui me rappelle que Claude Pujade-Renaud et Daniel Zimmermann, écrivains et enseignants, ont il y a une quinzaine ou une vingtaine d’années publié des livres sur la communication non-verbale en classe, et qu’on ferait bien de les rééditer...

Et puis il y a un geste, très très signifiant, qui consiste à mettre une main derrière la tête, ou bien se gratter le crâne, ou encore se frotter le lobe de l’oreille. C’est un signe de perplexité, d’hésitation, parfois d’opposition qui ne veut pas se dire. Par exemple, dites à votre patron : La semaine dernière, vous m’avez parlé d’augmentation. S’il met la main derrière la tête, c’est comme s’il pensait tout haut : Euhlamondieu qu’est-ce que j’ai pas dit là !

illustration : l’élève Chaprot et ses copains, les rois de la communication non-verbale. In Les Dingodossiers, par Marcel Gotlib.

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