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- Tout ce que les femmes doivent savoir pour se faire poser un DIU (" stérilet ")
- J’ai arrêté ma contraception il y a quelques semaines et je ne suis toujours pas enceinte. Que se passe-t-il ?
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- "Les inventeurs de maladies" -manoeuvres et manipulations de l’industrie pharmaceutique

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Les règles : est-il "dangereux" de ne pas en avoir ? (Contraception : Questions/réponses 44)
Article du 4 juillet 2005

Les sujets abordés cette semaine :

- Les règles : est-il "dangereux" de ne pas en avoir ?
- Arrêt de Cérazette pour Nova T
- Candida albicans
- Cholestérol, triglycérides, Cérazette et prise de poids
- Quand faut-il retirer un Mirena ?


Illustration : portrait de Simone de Beauvoir.



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- Les règles : est-il "dangereux" de ne pas en avoir ?

A lire également : Les règles : en avoir, ou pas ?

Je suis encore réticente à cette idée de ne pas avoir de règles. Première question : comment fait on pour savoir que l’on n’est pas enceinte si on n’a jamais de règles ?
G.

En général, on a d’autres symptômes (les femmes enceintes sans symptômes sont rares,d’autant plus que la plupart des femmes inquiètes d’être enceintes sont plus vigilantes) : gonflement des seins, faim, dégoût de certains aliments, envie de dormir, nausées, etc.

Pour moi, les règles que j’ai à l’arrêt de ma pilule (j’arrête 7 jours) me "rassurent" en me confirmant que je ne suis pas enceinte.... si on n’a jamais de règles et que la méthode échoue, on peut passer 2-3 mois enceinte sans s’en rendre compte, non ???

Si vous ne vous en préoccupez pas du tout (ou si vous avez des soucis préoccupants) c’est possible en principe. Mais comme le fait de prendre la pilule sans interruption AUGMENTE l’effet contraceptif (en empêchant l’ovulation), c’est en fait le contraire : moins on arrête la pilule, moins l’éventualité d’une grossesse est probable.

Deuxième question : l’effet à long terme. Il me semble que les méthodes qui permettent de ne plus avoir de règles ne sont pas là depuis très longtemps donc sait-on vraiment ce qui arrivera à ces femmes à 70 ans, par exemple ?

Non, en fait l’implant et les méthodes progestatives (injectables) ont au moins 30 ans d’ancienneté ailleurs qu’en France. Et on sait qu’elles n’ont pas d’effet péjoratif. Au contraire : l’absence d’ovulation protège contre deux cancers : celui de l’ovaire et celui de l’endomètre. Donc, allonge la durée de vie des femmes. Avez-vous remarqué que les femmes vivent plus longtemps que les hommes ? Le contrôle de la fécondité est un des facteurs qui ont accru leur longévité.

Troisième question : n’y a-t-il pas de risque d’infection si le sang et les cellules restent dans l’utérus pour des mois/années ? L’endomètre ne se renouvelle plus ce sera donc la même couche qui restera en place pour longtemps ??

Non, parce que justement, l’endomètre ne se renouvelant plus autant (il se renouvelle mais sur une épaisseur moins grande), il y a moins de cellules qui restent dedans. C’est ce qui explique que les utilisatrices de pilule et de DIU (qui éliminent plus les cellules de l’endomètre) ont moins de cancer de l’utérus : elles éliminent aussi les cellules cancéreuses... Et il n’y a pas de risque d’infection car les cellules mortes sont digérées par les globules blancs (les "nettoyeurs"), comme toutes les cellules mortes de l’organisme.

A lire également : Les règles : en avoir, ou pas ?


- Arrêt de Cérazette pour Nova T

J’ai 25 ans. Depuis 6 mois je prends la pilule Cérazette (j’ai une tendance a l’hypercholestérolémie). Je la supporte très mal depuis le début : seins qui grossissent, boutons, règles anarchiques (parfois 15 jours de saignement sur un mois). Plutôt que de changer de pilule (le choix m’apparaissait restreint par ma contre-indication, et j’en avais assez, ainsi que mon copain je suppose, d’avoir une vie sexuelle entamée par ces saloperies d’hormones), j’ai opté pour un DIU au cuivre.

Je suis nullipare. Ma gynéco, prudente, m’a bien mise en garde contre le fait qu’une infection me rendrait plus facilement stérile avec stérilet que sans. Elle m’a dit que les risques n’étaient pas plus importants pour moi que pour les femmes non nullipares, mais que forcément si on devient stérile après avoir eu un bébé, c’est moins dur que quand on en a pas eu. Elle a finalement accepté de me poser un stérilet (un Nova T, car elle m’a dit que l’UT380 était trop gros.. heu je ne sais pas de quoi elle parlait exactement, peut être du diamètre de la tige ?!).
Elle me l’a posé vendredi midi, pile 7 jours après le début de mes règles, et assez difficilement (j’ai eu atrocement mal et j’ai gigoté). Finalement elle y est parvenue mais m’a envoyé faire une écho pour vérifier qu’il était bien en place.

J’ai arrêté la pilule vendredi soir, au milieu d’une plaquette de Cérazette.Je me suis dit que comme tous les comprimés étaient pareils et que de toute façon mon cycle était vraiment irrégulier avec Cérazette, autant ne pas attendre la fin de la plaquette... j’avais oublié de poser la question à ma gynéco (je n’aurais probablement pas dû !)
Vendredi et samedi j’ai eu des douleurs et de faibles saignements qui je suppose étaient dus au stérilet. Dimanche, plus de douleurs... mais je me suis mise à saigner + l’après midi. Aujourd’hui, les saignements continuent, comme si j’avais... mes règles. Aucune douleur. Que se passe t il ?

Je ne m’inquiète pas outre mesure, mais je m’interroge. Se pourrait il que l’arrêt de la pilule provoque ces saignements ? Ou sont ils toujours dus au stérilet ? Se pourrait il qu’ils s’agisse d’une infection ?
M.

Vous avez raison : les saignements que vous avez sont liés à l’arrêt de la pilule, surtout s’ils sont indolores. Vous étiez en droit d’arrêter après la pose du DIU car les DIU au cuivre sont efficaces dès la pose.
En principe, vous allez retrouver votre cycle naturel maintenant que vous avez un DIU. Je suis un peu perplexe devant l’attitude de votre gynéco disant que le UT 380 est "trop gros", car sa taille est la même que celle du Nova T. Si vous avez l’intention de garder un DIU longtemps, faites changer votre Nova T au bout de 3 ans, car les échecs sont plus fréquents après ce délai.

Quant à la "stérilité", c’est un fantasme (lié au nom du DIU en France - "stérilet", c’est désastreux). Ce n’est pas le DIU qui provoque des infections, mais les germes éventuellement transmis par le(s) partenaire(s). Si vous êtes dans une situation sans problème (partenaire unique, relation monogame pour tous les deux), vous ne courez aucun risque infectieux, et a fortiori aucun risque de "stérilité" !!!

Alors, en cherchant sur le net j’ai un début d’éclaircissement pour l’histoire de taille : je crois que ma gynéco parlait du diamètre de l’inserteur. Est ce possible ?
En tout cas, elle a littéralement lutté pour me le poser tellement j’ai bougé ! Je lui en suis reconnaissante car je pense que certains gynécos auraient abandonné en disant ’ah non on ne peut pas vous le poser’. Je comprends un peu la position de ma gynéco en tout cas, concernant ses mises en garde. J’imagine qu’une nullipare qui attrape une infection sous stérilet de par son manque de prudence avec son/ses partenaires aura vite fait d’accuser son gynéco en cas d’aggravation et de stérilité. Dans tous les cas, elle m’a dit que le risque n’était pas plus grand avec stérilet (honnêteté apparemment rare chez les gynécos !).
M.

Oui, elle a fait preuve d’honnêteté. Et c’est louable tant les médecins sont (inconsciemment) tentés de ne pas faire confiance aux patient(e)s et de les considérer comme des irresponsables --- ou comme des ennemis en puissance.
Manifestement, ce médecin lutte contre les années de matraquage que subissent les étudiants et futurs médecins, et c’est valeureux. A propos de l’inserteur du UT. Il est effectivement plus gros, mais le secret, c’est de ne pas introduire l’inserteur (!!!) Quand on pose l’inserteur à l’entrée de l’utérus, il suffit de pousser sur le DIU - dont le diamètre est plus petit - pour qu’il se glisse dedans. Cette notion simple (mais pas du tout enseignée aux praticiens) est ce qui fait la différence entre une pose douloureuse et une pose indolore...


- Candida albicans

Lassée de ma pilule depuis quelques temps déjà, j’ai été très heureuse quand j’ai découvert une alternative sur votre site : le DIU n’était pas réservé aux femmes ayant déjà eu un enfant !
J’ai donc demandé à ma gynéco de m’en mettre un, ce pour quoi elle n’était pas très motivée (sans me dire "non" non plus, elle voulait que je réfléchisse). J’ai fini par la décider en lui envoyant quelques articles de votre site, qu’elle est allée consulter (soit dit en passant, elle posera désormais des UT 380 au lieu de Nova T, mais elle trouve que le ton que vous employez est trop agressif — pourtant, son cabinet est assez militant au niveau social —pas cher, lié à des assoc, etc.)
La pose s’est bien passée, hormis un léger malaise, et j’étais joyeuse, légère, libérée...

Seulement, voila deux semaines que j’ai des inflammations vaginales (j’en ai déjà eu une fois l’été dernier, il parait que c’est la chaleur — et que la pilule peut le renforcer, j’espérais donc me libérer de ça aussi). Je me soigne (Fazol) mais ça n’y fait rien. Comme ma gynéco m’a mis en garde contre des risques de stérilité suite à des infections qui remontent vers l’utérus, facilitées par le stérilet, je commence à avoir peur... Je veux avoir un bébé plus tard, moi !

La dernière fois, c’était une attaque de candida albicans. Est-ce que le candida albica, s’il remonte par le DIU, peut rendre stérile ? Est-ce que la prédisposition au candida albicans peut être une raison pour faire enlever son stérilet ? Y a t-il des choses préventives à faire pour ne pas le chopper (ou qu’il se développe trop, c’est ça le problème je crois...) ?
J.

Le candida albicans n’a pas plus de raison de rendre stérile une femme porteuse d’un DIU qu’une femme qui prend la pilule car il reste strictement vaginal. (Et le DIU, lui, est dans l’utérus). Les candidoses sont beaucoup plus fréquentes l’été (la chaleur augmente la transpiration, qui favorise le développement des champignons sur les muqueuses - les tissus humides de l’organisme) mais aussi à cause des vêtements trop serrés, des sous-vêtements en nylon (préférez le coton), des strings, etc.

A priori, non seulement vous n’avez pas besoin d’enlever votre DIU, mais vous êtes plutôt moins menacée de candidose en ne prenant pas d’hormones. Donc, ne flippez pas. Les infections susceptibles d’entraîner une stérilité (avec ou sans DIU, car le DIU n’y est pour rien, c’est une notion démontrée) sont certaines MST, transmises par les partenaires. Le candida, lui, est un champignon que vous portez sur la peau, et qui vous est propre. C’est d’ailleurs pour ça qu’il peut se développer autant : il est chez lui...

Soignez votre candida et mettez des sous-vêtements en coton (baladez vous en jupe ou en robe d’été ample, au besoin sans rien dessous...), ne vous savonnez pas trois fois par jour, séchez bien la zone irritée sans frotter (au sèche-cheveux) et ça finira par guérir. Mais si vous tolérez bien le DIU, gardez-le. Il n’a pas plus de raison de provoquer ou d’aggraver un candida qu’un piercing ou une boucle d’oreille.

Quant au fait que votre gynéco me trouve "trop agressif", je le regrette, et ça me fait sourire que des professionnels adultes se sentent "agressés" par mes mots. Car mes mots ne seront jamais aussi violents avec mes confrères que les gestes de certain(e)s le sont pour les femmes...


- Cholestérol, triglycérides, Cérazette et prise de poids

Etant sous Mélodia, mes dernières analyses ont fait apparaître un taux de triglycérides élevé ainsi qu’un taux de cholestérol à la limite, donc ma gynéco m’a prescrit Cérazette.
N’ayant eu ma gynéco que par téléphone à ce sujet, je me demande comment va se passer ce changement de pilule. Je sais que je dois la prendre sans interruption, donc si j’ai bien compris, je suis censée ne plus avoir mes règles ??

Je me demande si je dois la prendre le premier jour des règles ou le jour habituel de reprise de pilule que j’avais jusque là avec Mélodia  ???
J’ai lu sur votre site que cela n’avait pas d’effet sur la santé, cela me rassure mais cela a-t-il un effet sur le poids à force ne plus être réglée ?
Bref, je suis un peu perturbée à l’idée de prendre cette pilule "pas comme les autres", j’espère que cela se passera bien et que comme certaines je ne vais pas avoir des saignements intempestifs durant parfois 2 mois...
C.

D’abord, je me demande quels sont vos taux de triglycérides et de cholestérol. Les triglycérides varient en fonction de l’alimentation. Il est inutile d’en tenir compte pour la prise de pilule, sauf quand ils sont franchement anormaux (et alors, ils nécessitent un traitement particulier). Le cholestérol n’a pas de pertinence non plus chez une femme de moins de 50 ans qui prend la pilule.
Personnellement, je ne dose jamais le cholestérol et les triglycérides chez une utilisatrice de pilule : ça n’a aucune incidence sur la prescription. Quel âge avez vous ?

Donc, déjà, je doute qu’on doive vous faire changer de pilule. Si votre gynéco vous le fait faire... C’est parce qu’elle n’a pas bien lu les recommandations scientifiques actuelles en matière de pilule. Le tabac est bien plus préoccupant. Mais si vous avez moins de 35 ans, ou si vous ne fumez pas, vous pouvez continuer à prendre votre pilule habituelle.

Pour ce qui concerne Cérazette : elle devrait être commencée dès que vous arrêtez votre pilule (le jour suivant le dernier comprimé de Mélodia. Elle est efficace au bout de 7 jours (comme les autres). Elle ne fait pas disparaître les règles chez toutes les femmes (2 sur 3) et ce n’est pas la disparition des règles qui entraîne une prise de poids, mais le fait que cette pilule (comme les autres) reproduit l’état de la grossesse. Certaines femmes ont alors plus faim que d’habitude et "stockent". D’autres pas. Tout dépend de votre gabarit habituel. Si vous êtes mince et peu sujette à la prise de poids, vous n’en prendrez pas. Si vous avez tendance à grossir facilement, méfiez vous de ce que vous mangez...


- Quand faut-il retirer un Mirena ?

J’ai près de 44 ans et on m’a posé le Mirena à la mi novembre 2004. Les premiers mois ont été très déplaisants : saignements quasi-permanents, maux de ventres parfois très forts, déprime, ballonnements, j’en passe et des meilleurs. Depuis huit mois, je n’ai pour ainsi dire plus de règles et j’ai pris 2 kilos. J’envisage de faire retirer ce stérilet car je trouve tout ça un peu malsain.

J’ai eu une aménorrhée pendant 1 an consécutive à l’arrêt de la pilule il y a 12 ans avec prise de poids (5 kgs). Lorsque mes règles sont revenues j’ai perdu ces kilos en 2 mois sans aucun régime alors que ma gynéco de l’époque me disait de ne pas grignoter (chose que je ne faisais absolument pas !).
Cela montre qu’il y avait bien un rapport entre le déséquilibre hormonal et la prise de poids puisque je n’avais jamais eu de problèmes de poids avant (55 kilos pour 1m65).

Or, ma gynéco actuelle tient le même genre de propos que les précédentes et je n’ai pas confiance en elle.
J’ai peur que le fait de ne plus avoir de règles avec le
Mirena entraîne un dérèglement hormonal comme avec l’arrêt pilule évoqué ci-dessus et donc une prise de poids.
D.

Dans mon expérience, une prise de poids de 2 kilos est trop faible pour que l’on puisse affirmer qu’elle est due au Mirena. Quand les utilisatrices de Mirena prennent du poids, c’est beaucoup plus (8 à 10 kgs) et très vite (les 6 premiers mois). Deux kilos en huit mois, je pense que c’est dû à autre chose... ne serait-ce qu’au fait qu’après 40 ans, la prise de poids est presque continue pour beaucoup d’individus en bonne santé (hommes et femmes), même s’il ne mangent pas beaucoup.

Le fait que vous n’ayez pas de règles est un effet connu du Mirena, mais n’est ni dangereux ni "malsain". Il est lié au fait que le DIU est efficace : sous l’effet de l’hormone contraceptive qu’il contient, les tissus intérieurs de l’utérus s’épaississent très peu et donc s’éliminent très peu - d’où la quasi-absence de règles, ce qui est d’une part utile pour vous éviter une anémie (les règles font perdre du fer), d’autre part comme prévention des cancers de l’utérus (moins l’endomètre se développe, moins les cellules potentiellement cancéreuses peuvent s’y multiplier, et on a montré que les contraceptions hormonales diminuent la fréquence du cancer de l’utérus).

L’aménorrhée post-pilule que vous avez eue il y a 12 ans n’est a priori pas due directement à la pilule : de nombreuses études ont montré que les aménorrhées "post-pilule" reflètent un problème sous-jacent - parfois inexpliqué - qui n’est pas lié à la pilule mais que la pilule a masqué, en produisant des saignements mensuels qui ne sont pas des règles (puisque le cycle est "endormi" chez les femmes sous pilule) mais des saignements artificiellement produits par l’arrêt des comprimés une semaine par mois. Autrement dit : vous auriez été en aménorrhée même sans pilule.

Et la prise de poids était peut-être due au même problème que l’aménorrhée, mais attribuée à la pilule. Par exemple, une insuffisance thyroïdienne (manque d’hormone thyroïdienne) peut provoquer prise de poids + aménorrhée. D’autres problèmes de santé transitoires peuvent entraîner les mêmes symptômes. La pilule, elle, se contente de reproduire l’état hormonal de la grossesse... ce qui peut évidemment s’accompagner d’une prise de poids, mais pas d’une disparition des règles une fois qu’on a arrêté la pilule ! Enfin, n’oubliez pas que vous n’êtes pas aujourd’hui la même femme qu’il y a 12 ans. Votre organisme est différent, vous avez peut-être eu des enfants depuis, etc.

En résumé : ni les 2 kilos ni l’arrêt des règles ne sont inquiétants au point de vous faire retirer le Mirena si vous le tolérez bien par ailleurs. Cela dit, je conçois parfaitement que ces explications ne suffisent pas à vous rassurer. Si vous étiez une patiente du centre où je consulte, je vous proposerais de faire remplacer le Mirena par un DIU au cuivre (TT 380), également efficace, qui n’a aucun effet hormonal (vous aurez des règles comme vous en auriez sans aucune contraception) et qui peut être laissé en place jusqu’à la ménopause, car il est efficace au moins 10 ans.

A mon avis, ce serait la méthode la plus appropriée pour vous assurer à la fois une contraception efficace et votre tranquillité d’esprit. Je pense que votre gynéco ne devrait pas vous refuser cette option. Si vous décidez de faire changer votre DIU contre un DIU au cuivre, demandez qu’elle vous pose le TT380 (le plus sûr), et qu’elle le pose au cours de la même consultation que le retrait du Mirena. Il n’y a aucune raison de vous imposer deux consultations, il est même plus prudent médicalement de procéder ainsi puisque moins on touche aux DIU, mieux c’est.


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