logo Winckler’s Webzine
Le site personnel de Martin Winckler
logo

 Sommaire | Edito | In italiano | Courriers et contributions | Contraception et gynécologie | Radio et télévision | Lectures | For the English-speaking Reader | Mes Bouquins | Les médecins, les patients, et tout ce qui s’ensuit... | WebTV | Être un(e) adulte autiste... | Projet POL : Les fichiers sonores
Recherche

Voir aussi :

Contraception
- Contraceptions mode d’emploi
- Dix idées reçues sur la contraception
- Tout ce qu’il faut savoir (ou presque) sur l’implant contraceptif
- Tout ce que les femmes doivent savoir pour se faire poser un DIU (" stérilet ")
- La légende du DIU et des anti-inflammatoires
- Je n’ai pas (encore) d’enfant. Puis-je utiliser un DIU ("stérilet") ?
- Diane 35 et ses génériques : le principal risque, c’est la grossesse non désirée...
- Comment s’y retrouver, parmi toutes ces pilules ?
- La pilule : Comment la prendre ? Que faire quand on l’oublie ? (version mise à jour)
- Pilule "Jasmine" : à ne pas utiliser n’importe comment !

Contraception et gynécologie > Les règles, le cycle, la fertilité >


J’ai arrêté ma contraception il y a quelques semaines et je ne suis toujours pas enceinte. Que se passe-t-il ?
Pas de panique ! répond Martin Winckler
Article du 26 février 2015

Paradoxalement, je reçois autant de questions sur la grossesse que sur la contraception. Mais est-ce si paradoxal que ça ? Ce qui préoccupe les utilisatrices de méthodes contraceptives, c’est toujours l’éventualité d’être enceinte. Cette préoccupation ne disparaît pas quand elles interrompent leur contraception. Si on (leur famille, des médecins) les a culpabilisées d’avoir attendu pour être enceintes, elles sont encore plus préoccupées. Surtout quand une grossesse ne vient pas le mois suivant. Cet article est destiné à rassurer l’immense majorité des femmes qui se posent ce genre de question, car leur seul vrai problème, c’est une inquiétude non fondée - et souvent entretenue par l’entourage, les médecins ou la presse.

ATTENTION !!! Cet article ne s’adresse pas aux couples chez qui on a découvert des causes d’infertilité, qui sont en PMA, et qui, manifestement, tentent d’avoir un enfant depuis plusieurs années. Il s’adresse aux femmes et aux couples qui ***n’ont pas*** d’antécédent particulier, et que l’on culpabilise ou qu’on inquiète alors que leurs tentatives sont ***toutes récentes*** (moins de deux ans). Autrement dit : aux femmes et aux couples qui VIENNENT d’arrêter leur contraception.

Et enfin : je ne donne ici que mon opinion. Qui n’est pas un ukase, un dogme, un charme, un sort, une loi ou une parole d’évangile. Dieu merci ! ;-)

MW.


(article révisé le 26 février 2015)

Il existe plusieurs raisons de ne pas se précipiter chez le médecin quand on vient d’arrêter sa contraception et qu’on n’est pas enceinte immédiatement (j’entends : dans les premiers mois qui suivent).

1° comme je l’explique ci-dessous, le délai pour être enceinte est variable d’un couple à un autre, car la fertilité l’est aussi. Une attente pouvant atteindre deux années ne signifie pas qu’on est stérile.

2° en matière de grossesse, l’inquiétude est votre ennemie, et le temps est votre allié ; statistiquement, il y a des conditions plus favorables à une grossesse (les vacances...) et d’autres qui le sont beaucoup moins (les périodes de grand stress, l’hyperactivité)

3° ne pas se laisser gagner par l’inquiétude, c’est éviter d’ encombrer les bureaux ou services des médecins qui soignent des personnes authentiquement infertiles — et aussi éviter de subir des examens inutiles, qui ne font que renforcer l’angoisse.

Que faut-il pour être enceinte ?

Pour être enceinte il faut :
 des spermatozoïdes - les hommes en fabriquent tous les jours, en principe, mais parfois ils ne sont pas tous vaillants
 un ovocyte - les femmes en fabriquent un par mois quand elles ont des règles à peu près tous les mois ; moins d’un par mois quand leurs règles sont plus espacées ; toutes les femmes qui ont des règles une fois par mois ne fabriquent pas forcément un ovocyte « viable » chaque mois
 des organes sexuels qui fonctionnent - c’est à dire : un utérus de taille suffisante, des trompes qui ne sont pas bouchées, des ovaires qui fonctionnent. C’est le cas de l’immense majorité des femmes. Les anomalies des organes sexuels sont rares chez les femmes en bonne santé dont la croissance s’est faite sans histoire.
 de la patience : les spermatozoïdes vivent 5 jours, mais l’ovocyte ne vit que 24 heures. Il faut que les deux se rencontrent au bon moment. Ceci explique qu’il faut parfois plusieurs mois pour être enceinte même quand on n’a pas de problème de fécondité particulier... et que parfois, ça prend « comme ça » !
 de la chance : ça vous semble étonnant, mais c’est vrai. Toutes les combinaisons ovocyte + spermatozoïdes ne sont pas viables. On estime qu’une grande proportion des fécondations ne sont pas suivies de grossesse, tout simplement parce que l’embryon ne survit pas. La grossesse est une loterie. Parfois, on tombe sur le bon numéro tout de suite, mais parfois, on tire plusieurs mauvais numéros d’affilée ! Et les deux sont "normaux".

Tout ça en présumant que les deux partenaires sont en bonne santé, qu’ils n’ont pas de maladie chronique en évolution ou fait de MST non dépistée. (Certaines MST, comme les Chlamydiae, compromettent la fécondité.)


Comment savoir si je peux avoir des enfants ?

Vous avez eu une croissance sans histoire, vous avez des règles au moins 6 à 10 fois par an depuis l’adolescence (l’âge d’apparition des règles et leur "régularité" importent assez peu ; vous êtes un être vivant, pas une horloge atomique ou un métronome...), vous n’avez pas eu de maladie grave, vous ne souffrez pas d’une affection chronique, vous ne prenez pas de médicament au long cours : il y a 99 chances sur 100 pour que votre fertilité soit parfaitement normale.

Un élément important : le poids ! Le fait d’avoir un IMC (Indice de masse corporelle) inférieur à 18,5 ou supérieur à 30 peut réduire la fertilité - et donc retarder la survenue d’une grossesse.


Combien de temps faut-il attendre pour être enceinte quand on l’a décidé ?

On ne « décide » pas d’être enceinte. On le désire, et ça arrive quand ça arrive. Ce n’est pas quelque chose qui obéit à la volonté. C’est un phénomène biologique complexe, qui dépend de nombreux facteurs.

Le délai dépend de beaucoup de choses.
 de la viabilité des cellules de la reproduction (il est possible qu’elle varie dans le temps)
 de la régularité des rapports sexuels (plutôt de leur nombre)
 du mode de vie (si l’un est chauffeur routier et l’autre infirmière de nuit, ça risque d’être difficile)

Par conséquent, il n’y a pas de "norme". POur certains couples, les grossesses démarrent tout de suite. POur d’autres, il faut attendre un peu. POur d’autres encore, il faut attendre plusieurs mois, mais elles démarrent et se déroulent tout aussi bien.


Qu’est-ce qui empêche une grossesse de démarrer ?

NOTION N°1 : Tout peut influer sur la fécondité d’un couple, et je dis bien TOUT : l’entente du couple, les conditions et le rythme de travail, les conflits familiaux, les belles-mères qui demandent quand vous allez être enceinte, les belles-soeurs qui n’arrêtent pas d’être enceintes dès qu’elles regardent leur mari, etc ! ! !

NOTION N°2 : Chez un couple en bonne santé, en l’absence de grossesse, on peut évoquer un éventuel problème de fertilité que si ce couple a des rapports sexuels réguliers sans contraception depuis deux années consécutives (DEUX ANNEES).

NOTION N°3 : Ce n’est pas parce qu’on désire un enfant qu’il vient tout de suite ! ! !

NOTION N°4 : S’il y a problème de fertilité, il peut aussi bien venir de l’homme que de la femme ou des deux Donc, deux fois sur trois, la contraception ne devrait même pas être soupçonnée d’être responsable d’un retard à la conception ! ! ! Mais tout le monde a tendance à l’oublier, à commencer par les femmes, qui pensent qu’avoir un enfant, ça ne dépend que d’elles.

Et c’est faux : ça dépend de la femme ET de l’homme ET des deux à la fois : (33% des infertilités sont d’origine féminine, 21% d’origine masculine, 27% viennent des deux, 7% sont inexpliquées). Il y a des femmes « peu fertiles » avec certains hommes mais beaucoup avec d’autres, et inversement. Il y a des couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfant ensemble et dont chaque membre a des enfants avec quelqu’un d’autre. (Eh oui...)

NOTION N°5 : Tous les traitements médicamenteux du système nerveux central sont susceptibles d’interférer avec l’ovulation  : celle-ci peut être bloquée par les anti-dépresseurs, certains antimigraineux, les anxiolytiques, etc. Pourquoi ? Parce que l’ovulation est contrôlée par le cerveau. Si on prend un médicament qui a des effets sur le cerveau, ça peut perturber l’ovulation !

Alors, avant d’incriminer la pilule ou l’implant que vous aviez il y a six mois, posez vous la question de savoir si le tranquillisant ou l’antidépresseur qu’on vous a donné le mois dernier n’interfère pas avec votre ovulation.

Corollaire : la meilleur chose à faire quand on attend d’avoir un enfant, c’est de ne prendre AUCUN médicament. Surtout pas des médicaments pour « tomber enceinte » ou « favoriser le cycle » ou « régulariser les règles » ! ! !

NOTION N°6 : Le tabac est un fort facteur d’infertilité féminine. La nicotine semble en effet diminuer la mobilité des cils de la trompe et donc compromettre le transport des spermatozoïdes et celui des ovocytes fécondés. C’est aussi, semble-t-il le facteur n°1 de grossesses extra-utérines (avant les infections).
Des recherches récentes semblent indiquer que le tabac est AUSSI un facteur d’infertilité masculine...
Alors, si vous voulez être enceinte facilement (et aussi, éviter une GEU) arrêtez de fumer. A deux, c’est encore mieux.

Originellement, j’avais ajouté quelque chose au sujet de la PMA, de la FIV et du temps de réflexion à respecter avant de faire ce type de démarche, mais ces réflexions ont manifestement été mal reçues. Je les ai retirées parce qu’après tout, l’article ne concerne pas la PMA, mais les couples qui craignent d’être infertiles (sans avoir d’argument pour le croire).


C’est quoi des rapports sexuels « réguliers » ? Combien faut-il en avoir pour être enceinte ?

Eh bien, deux à trois fois par semaine, ça suffit, puisque les spermatozoïdes vivent 5 jours : vous êtes sûr(e)s qu’il y en aura toujours là, prêts à féconder un ovocyte, même si vous ne savez pas quand votre ovulation aura lieu ! En avoir plus, ça n’est pas indispensable (donc, reposez-vous de temps en temps). En avoir moins... ça peut marcher aussi ! ! !


J’ai arrêté ma contraception. Au bout de combien de temps serai-je enceinte ?

C’est impossible à dire mais voici des repères.
Toutes les méthodes contraceptives hormonales « endorment » l’ovulation, comme si la femme était déjà enceinte. Chez une femme qui vient d’accoucher, le « retour de couches » (les premières règles) peut se produire 4 à 8 semaines après l’accouchement (parfois plus). Donc, après arrêt d’une contraception hormonale (pilule, implant, DIU Mirena), c’est pareil. Pendant ces 8 semaines, beaucoup d’utilisatrices n’ovulent pas. Elles ne peuvent donc pas être enceintes.

Chez certaines utilisatrices de pilule, l’ovulation se produit très vite après l’arrêt, et elles sont enceintes tout de suite.

Les utilisatrices de DIU au cuivre continuent à ovuler quand elles portent leur DIU, car celui-ci est spermicide, et ne bloque pas l’ovulation. Donc, quand on enlève le DIU, une grossesse peut se produire très vite... ou prendre du temps pour toutes les raisons citées plus haut.

Le chiffre à retenir : pour 90% des couples qui cessent une contraception, une grossesse débute dans l’année qui suit l’arrêt de la contraception. Pour la moitié des couples restants, au cours de l’année suivante. Ca veut dire que vous avez 9,5 chances sur 10 d’être enceinte dans les deux ans qui suivent l’arrêt de votre contraception et qu’il faut donc ...
.... PATIENTER ! ! ! !

PAS DE BILAN DE FERTILITE SI CA NE FAIT PAS AU MOINS DEUX ANS QUE VOUS ESSAYEZ D’ETRE ENCEINTE !!!


Comment être patient(e) alors qu’on a 35 ans et qu’on veut avoir son premier enfant ? Le temps presse !

Je comprends, mais ne laissez pas les gynécos vous culpabiliser ou vous terroriser avec des arguments du style « L’horloge tourne ». Certes la fécondité baisse avec l’âge, mais les femmes sont fécondes jusqu’à 50 ans. Et croyez-moi, des grossesses (désirées ou non) après 45 ans, j’en ai vu des flopées.

Dans les milieux les plus défavorisés, où les femmes sont moins bien suivies (et n’ont pas de contraception), on voit couramment des grossesses après 45 ans, par absence de contraception ou de suivi médical. Aujourd’hui, parmi les femmes les mieux suivies, les grossesses après 35-40 ans sont monnaie courante et elles se passent très bien car les femmes sont en bien meilleure santé que leurs mères ne l’étaient. Alors, pas de panique ! Et ne vous laissez pas "terroriser" par un médecin à ce sujet.

La fertilité baisse progressivement après 35 ans (de moitié entre 35 et 42 ans), mais même à 35 ans vous avez encore quinze ans de fertilité devant vous. Si vous devez attendre six ou huit mois avant qu’une grossesse débute, vous ne serez pas beaucoup plus âgée... ni beaucoup moins fertile qu’après avoir commencé.


Age et fertilité :

Pourcentage de réussite des femmes qui essaient d’être enceintes...

 entre 20 et 24 ans = 94 %
 entre 25 et 29 ans = 91 %
 entre 30 et 34 ans = 85 %
 entre 35 et 39 ans = 70 %
 entre 40 et 44 ans = 35 %

Comme on le voit, jusqu’à 40 ans, la majorité des femmes qui essaient d’être enceintes le sont...

Donc, PAS DE PANIQUE !!!!!

(Source : Société des obstétriciens et gynécologues du Canada)


Est-ce que le fait d’avoir pris la pilule 10 ans, ou d’avoir porté un DIU alors que je n’avais pas d’enfant, ou d’avoir utilisé un implant pendant plusieurs années, ou d’avoir eu une ou plusieurs IVG peut avoir compromis ma capacité d’avoir des enfants ?

Pour ce qui est de la contraception : La contraception ça ne stérilise pas. Ça empêche d’être enceinte quand on ne le désire pas. C’est pour ça que j’utilise le terme DIU (dispositif intra-utérin) et non celui de « stérilet », qui est inquiétant sans raison.

La preuve que la pilule n’empêche pas d’être enceinte c’est que pendant des années, certains gynécologues ont « conseillé » aux femmes d’arrêter la pilule un mois pour voir si « tout marchait bien ». Ça marchait tellement bien qu’elles se retrouvaient au centre d’IVG un mois plus tard.

La preuve que le DIU n’entraîne pas de stérilité, y compris chez des femmes de plus de 40 ans, j’en donne des exemples malheureux dans un article de ce site..

Pour ce qui est de l’IVG : si l’IVG a eu lieu en milieu médicalisé, elle n’a aucune raison d’entraîner des problèmes de fertilité. S’il s’agissait d’un avortement clandestin, suivi de complications, alors là, oui, peut-être. Avant la loi Veil, les avortements clandestins faits par des non-médecins sans précaution d’asepsie étaient souvent suivis d’infections graves, source de stérilité. Ce n’est plus le cas.

Les IVG médicalisées (par médicament ou par aspiration) sont, dans l’immense majorité des cas sans danger (moins de 1% de complications graves) et sans effet sur la fécondité. La preuve (malheureuse) c’est que de temps à autre on voit des femmes en grande difficulté psychologique ou socio-économique, incapables d’utiliser une contraception ou impossibles à aider, recourir à des IVG répétées pendant plusieurs années. Si l’IVG entraînait une stérilité, on ne les reverrait pas.

Mais le fait d’avoir subi une IVG s’accompagne chez un petit nombre de femmes d’un sentiment de deuil et de culpabilité. Mais même sans ces sentiments, beaucoup de femmes (qu’on a culpabilisé d’avoir eu recours à une IVG) se demandent si leur IVG a un rapport avec leur délai à être enceinte. Il y a 40 ans, avant la loi Veil, quand on s’était fait avorter clandestinement, on risquait, effectivement, d’en avoir gardé des séquelles. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec l’IVG médicalisée. Si une femme a eu recours à une IVG avant d’avoir un premier enfant, il est naturel qu’elle s’inquiète si, le jour où elle désire être enceinte, ça ne vient pas tout de suite. Mais cette inquiétude est infondée.


Mais pourquoi entend-on tellement parler de femmes qui ont pris 10 ans la pilule et qui ensuite n’ont pas pu avoir d’enfants ?

D’abord, parce que vous n’entendez se plaindre que celles qui n’ont pas eu d’enfant ! ! ! . Les autres, par définition, ne se plaignent de rien et ne s’expriment pas dans les forums. C’est ce qu’on appelle un « biais de sélection ». Quand on bosse dans un commissariat, on a l’impression que toutes les femmes subissent de la violence conjugale, parce qu’on reçoit des femmes brutalisées tous les jours. Mais dans la réalité, même si la violence conjugale n’est pas rare, toutes les femmes ne la subissent pas. De même, il y a infiniment plus de femmes SANS problème après contraception que l’inverse. Mais encore une fois, celles qui n’ont pas de souci n’en parlent pas.

Ensuite, il faut garder à l’esprit que la contraception masque le niveau de fertilité naturel de la femme qui l’utilise. Je m’explique : quand une femme commence à prendre la pilule entre 16 et 20 ans, elle ne sait pas si elle est fertile ou pas. On ne va pas imposer une grossesse à toutes les adolescentes pour vérifier qu’elles « fonctionnent » bien, avant de leur prescrire la pilule, n’est-ce pas ?

Quand on arrête la contraception 10 ans plus tard, la fertilité est ce qu’elle était au départ (certes, elle diminue avec l’âge, mais si elle a moins de 35 ans, elle est à peine inférieure). Mais comme elle n’a pas encore été "testée", on ne sait pas ce qu’elle est.

J’ai dit plus haut que 90 % des couples qui arrêtent une contraception ont une grossesse qui débute dans l’année. Ca veut donc dire qu’au bout d’un an, 10% ont peut-être des problèmes de fertilité. Peut-être. Il faut qu’ils attendent encore 1 an (2 années en tout) pour le savoir. Au cours de la 2e année de tentative, 5% de plus voient une grossesse débuter. Reste 5% des couples qui ont des problèmes de fertilité authentique... problèmes qu’ils auraient eu de la même manière s’ils avaient arrêté la contraception plus tôt ou s’ils n’en avaient pas utilisé du tout. Mais ils ne le savaient pas, puisqu’ils ne voulaient pas de grossesse jusque là et faisaient en sorte de ne pas en avoir...

Evidemment, quand on arrête sa contraception, c’est parce qu’on est prêt(e.s) à une grossesse. Et on voudrait qu’elle vienne tout de suite, surtout lorsqu’on a attendu longtemps et que toute la famille pousse au portillon ! ! !

La contraception évite les grossesses chez les femmes qui sont très fertiles, mais aussi chez les femmes qui ne le sont pas ! Quand la contraception est interrompue, les femmes retrouvent leur fertilité antérieure.


Y a-t-il des précautions à prendre pour préserver sa fertilité ?

Oui, essentiellement trois. (Sans ordre préférentiel : toutes les trois comptent !)

 La première consiste à se protéger contre les MST. Plusieurs maladies sexuellement transmissibles (infections à chlamydiae, à gonocoque, à mycoplasme) peuvent entraîner une infection des trompes et compromettre des grossesses ultérieures.
Or, ces infections peuvent évoluer sans aucun symptôme (ni douleur, ni fièvre, ni saignement...) pendant très longtemps.

La prévention est simple : utiliser des préservatifs chaque fois qu’on a un rapport sexuel à risque - c’est à dire hors d’une relation strictement monogame dont les deux partenaires sont indemnes. Et, au moindre doute, consulter un médecin pour qu’il recherche les infections éventuelles.

 La seconde consiste à dépister et traiter une affection très fréquente : l’endométriose. J’en parle en détail dans mon dernier livre en date (Tout ce que vous vouliez savoir sur les règles) et dans CET ARTICLE mais en bref, une endométriose, ça se manifeste très tôt, parfois dès l’adolescence, par des règles très douloureuses et des douleurs qui persistent plusieurs jours après les règles ; et ça peut entraîner, à la longue, une stérilité. Le traitement ? C’est la pilule !!! Dans le cas précis de l’endométriose, la contraception hormonale représente la meilleure prévention des problèmes de fécondité !!!!
Donc, si votre fille a des règles très douloureuses qui ne sont pas soulagées par l’ibuprofène ou les autres anti-inflammatoires, je vous suggère vivement de lui faire prescrire une pilule.

 La troisième est d’arrêter de fumer...


Conclusion : quelques idées de bon sens à retenir

 On ne peut pas savoir si on peut facilement être enceinte tant qu’on n’a pas essayé. Une grossesse non désirée, avec ou sans IVG, ça peut être très problématique. Si vous ne voulez pas être enceinte tout de suite, mieux vaut utiliser une contraception.
 La contraception ne change pas la fécondité, elle la masque.
 95 % des couples qui arrêtent une contraception ont une grossesse qui débute dans les deux ans.
 Quand on arrête une contraception, inutile de se fatiguer à faire des galipettes trois fois par jour. Les spermatozoïdes vivent au moins cinq jours. Trois rapports sexuels par semaine, ça suffit...
 Evitez les médicaments et les discussions sur la grossesse avec les (beaux-)parents ; ne tenez pas compte des menaces des médecins terroristes, des magazines alarmistes, les émissions télévisées où on parle de stérilité et, d’un point de vue général, tout ce qui est susceptible de vous flanquer le bourdon !

IMPRIMER
Imprimer


RSS - Plan du site  - Site conçu avec SPIP  - Espace Privé