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"Les Trois Médecins" : un roman d’aventures et de formation (médicale)
Les médecins, les patients, et tout ce qui s’ensuit... > Questions d’éthique >


La vérité sur la santé des hommes politiques est peut-être bonne à dire, mais ce n’est pas aux médecins de le faire
par Bruno Schnebert
Article du 12 septembre 2005

A l’occasion des récents soucis de santé du Président de la République, j’entends de plus en plus souvent (propos de VGE sur Europe 1, je n’écoute plus France-Inter), qu’il est scandaleux que l’état de santé des grands de ce monde ne soient pas totalement transparent et rendu comme tel par les médecins, en particulier lorsqu’il s’agit de nos dirigeants.

C’est oublier que LE SECRET MEDICAL EST ABSOLU, personne, ni le patient, ni son décès, ni la famille ne peut en délier le médecin, C’EST LA LOI (code de la santé publique, code de déontologie). S’il existe quelques maladies ou situations à déclaration obligatoire, celles-ci sont bien identifiées et « rendre public l’état de santé d’un de ses patients si c’est un homme politique » n’en fait pas partie.

Quand nos politiques prennent courageusement position, jouant la carte d’une certaine modernité, en déclarant que la situation médicale de nos dirigeants devrait être rendue publique, ils montrent en revanche un mépris inadmissible envers le corps médical en suggérant que c’est à celui-ci de rompre le silence. Or, un médecin ne peut ni ne doit révéler quoi que ce soit concernant son patient, c’est la base de la confiance établie lors d’une consultation. [1]

Alors je suis choqué lorsque certains médecins révèlent, par des informations qui leur sont venues on ne sait comment, les détails de l’AVC de Chirac, que d’autres font des commentaires sur l’agonie d’Arafat, que d’autres encore décrivent le cancer de Mitterrand, j’en passe et des meilleures...

Et je continuerai à refuser de répondre aux épouses qui me téléphonent une heure après la consultation de leur mari pour savoir comment il va, ou à cette mère de 85 ans qui me demandait des nouvelles de sa fille de 65, en insistant : « Mais je suis quand même sa mère ! » et à qui j’ai répondu « Oui, mais moi, je suis son médecin » !

Bruno Schnebert


[1Note de MW : Les politiques eux-mêmes, en revanche, ne sont pas tenus au secret par le code de déontologie...

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