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C’est désormais officiel en France : le DIU ("stérilet") n’est pas "réservé aux femmes ayant eu des enfants" ! ! !
Les recommandations de la HAS (anciennement ANAES), 7 décembre 2004

21 décembre 2004

La HAS (Haute Autorité de Santé)->http://www.has-sante.fr/] vient de publier ses recommandations pour le choix des méthodes contraceptives par la femme.

Téléchargez le rapport de la HAS

Toutes ces recommandations sont très importantes, car elles constituent, pour la première fois, un document médical OFFICIEL qui permettra aux femmes de demander aux médecins la contraception qui leur convient - et non celle qui convient au médecin.

Je suis heureux, pour ma part, que les choses avancent, pour le plus grand bien des femmes. Il est temps que les médecins suivent. Et pour qu’ils suivent, il faut leur communiquer l’information.

Je publie ci-dessous les principales recommandations, mais vous pouvez télécharger l’intégralité du document. Imprimez-le, apportez-le à votre médecin. Ce sont des recommandations officielles. Il DOIT s’y conformer.

Martin Winckler

Lire une excellente synthèse sur le DIU sur le site "Doctissimo"


Lire l’intégralité du rapport de la HAS

Lire l’intégralité des recommandations de la HAS




Le rapport de la HAS vient à l’appui de tout ce que la partie contraception de ce site défend depuis qu’il existe :
Les recommandations précisent, en effet :
- c’est la femme (ou le couple) qui choisit la contraception, pas le médecin !
- une contraception choisie est plus efficace et plus satisfaisante qu’une contraception imposée
- une contraception sans manipulation (DIU, implant) est plus efficace qu’une pilule qu’on oublie (Télécharger le tableau de l’efficacité respective des différentes méthodes contraceptives en cliquant sur l’icône " PDF " au bas de cette page).
- l’examen gynécologique et biologique n’est pas obligatoire à la première consultation, ce n’est pas une condition à la prescription de la contraception
- le DIU n’est pas réservé au femmes ayant eu des enfants (multipares) ; le risque d’infection gynécologique n’existe que si la femme est déjà porteuse d’une infection au moment de la pose
- il n’a jamais été démontré que le fait de porter un DIU s’accompagnait d’un risque de stérilité ! ! ! !
- un DIU peut être proposé à une adolescente...
Etc.

En voici quelques extraits :

Extrait du préambule :

" Le groupe de travail a souhaité replacer la contraception en tant que :

- moyen souhaité par une femme ou un couple de ne pas s’exposer à une grossesse et non celui d’éviter une IVG même si celle-ci peut être la conséquence d’une grossesse non souhaitée ;
- possibilité pour une femme ou un couple de choisir d’avoir un enfant, à un moment opportun ;
- possibilité pour une femme et son partenaire de mieux vivre leur sexualité.

Aborder la contraception de cette manière conduit naturellement à ne pas considérer les critères médicaux comme seuls critères décisionnels et à les compléter par la prise en compte de critères démographiques, psychologiques, économiques et sociaux.

L’objectif essentiel est devenu la recherche de la meilleure adéquation entre la méthode contraceptive préconisée et le parcours de chaque femme, ceci au travers d’une relation soignant-consultante qui favorise l’aide au choix plutôt qu’au travers d’une simple prescription.

Ce travail a pour objectifs :

- d’établir un état des connaissances sur les méthodes contraceptives actuellement disponibles chez la femme ;
- de définir des recommandations sur la prescription d’une contraception en débordant du seul cadre habituel des critères médicaux (facteurs psychologiques, économiques, familiaux, sociaux, etc.) ;
- de promouvoir l’information des femmes par les professionnels de santé habilités à prescrire et à délivrer des méthodes de contraception. "


Le document de la HAS énonce ensuite 15 messages-clé résumés ci-dessous :

1. L’écart existant entre l’efficacité optimale des méthodes contraceptives observée lors des essais thérapeutiques et leur efficacité en pratique courante constitue un argument fort pour que la femme et le couple soient impliqués dans un choix adapté à leur réalité quotidienne.

2.Associer les personnes concernées au choix de leur méthode contraceptive engendre une plus grande satisfaction et une utilisation plus efficace de cette méthode. Ces recommandations soulignent l’importance de l’accord du partenaire et le cas échéant, de prendre en compte le couple dans la démarche contraceptive.

3.La première consultation au cours de laquelle la contraception est abordée devrait, autant que possible, être une consultation spécifiquement dédiée à cette question.

4.S’il s’agit d’une adolescente, elle sera reçue sans ses parents. L’entretien est confidentiel, même si l’évocation des parents dans la conversation en tête-à-tête reste essentielle. Les méthodes à privilégier chez l’adolescente sont le préservatif masculin et la contraception hormonale, surtout œstroprogestative.

5.La littérature souligne la nécessité pour le professionnel de santé :
- d’adapter sa prescription à chaque consultante ;
- d’étendre le champ de son entretien au-delà de seuls critères médicaux en prenant en compte des déterminants psychologiques, sociologiques ou encore économiques ;
- d’explorer les motivations de la consultante vis-à-vis de la contraception ;
- d’accompagner la consultante ou le couple à réfléchir et à choisir la forme de contraception la plus adaptée à sa situation personnelle.

(...)

6.Dans le cadre de la première consultation, un examen clinique incluant une recherche systématique des antécédents personnels ou familiaux (HTA, diabète, hyperlipémie, migraine, accidents thrombo-emboliques) doit être réalisé. En l’absence de problème médical familial ou personnel identifié, les examens gynécologiques et sanguins peuvent être présentés et programmés pour une consultation ultérieure (dans les 3 à 6 mois), notamment chez les adolescentes. Le frottis n’est utile que s’il y a eu des relations sexuelles antérieures.

(Note de MW : Les recommandations actuelles en matière de frottis sont de réaliser le 1er frottis au plus tard à l’âge de 25 ans ou 8 ans après le premier rapport sexuel. On a donc de la marge...)

7.La contraception œstroprogestative l’une des méthodes de 1ère intention, pour les femmes ne présentant pas de facteur de risque particulier (cardio-vasculaire, cancéreux, hépatique, etc.).

La contraception œstroprogestative présente en outre des bénéfices potentiels non contraceptifs, par exemple dans la prévention de certains cancers (cancers de l’endomètre, des ovaires et cancer colorectal).

Toutes les générations de pilules œstroprogestatives sont associées à une augmentation du risque d’accident thrombo-embolique. Le plus grand danger en prescrivant une contraception œstroprogestative, qu’elle soit de 2ème ou 3ème génération, est d’ignorer la présence de facteurs de risque cardio-vasculaire associés en présence desquels elles sont contre-indiquées.

Les données de la littérature rapportent une augmentation potentielle du risque de certains cancers, notamment du sein et du col utérin. Ces cancers restent relativement peu fréquents dans les tranches d’âge considérées. Pour le cancer du sein, les cancers sont découverts à un stade plus précoce et aucune différence n’a été observée en termes de mortalité.

8.Il est possible d’utiliser la contraception par progestatif seul dans certaines situations où les pilules œstroprogestatives sont contre-indiquées, notamment en cas de risque cardio-vasculaire.

La contraception par progestatif seul n’est pas qu’une méthode de 2e intention. Elle est à classer, de même que les œstroprogestatifs, au rang des méthodes efficaces dans leur emploi courant et très efficaces en utilisation optimale.

Il s’agit essentiellement de la pilule microprogestative, laquelle implique une prise rigoureuse : tous les jours à la même heure, même pendant les règles.

La bonne efficacité de ces méthodes doit être envisagée au regard de leur tolérance (mauvais contrôle du cycle, risque accru de saignements, etc.).

9.Les dispositifs intra-utérins (DIU) ne sont pas uniquement destinés aux femmes ayant eu un ou des enfant(s) (multipares). Il s’agit d’une méthode contraceptive de 1ère intention très efficace, de longue durée d’action et pour laquelle aucun risque cancéreux ou cardiovasculaire n’est établi.

Si le risque de maladie inflammatoire pelvienne (MIP) lié à la pose est avéré, sa survenue est essentiellement limitée aux 3 semaines qui suivent l’insertion. Aucun risque de stérilité tubaire n’a été démontré, y compris chez les femmes n’ayant jamais enfanté (nullipares). Etant donnée la grande efficacité contraceptive des dispositifs intra-utérins, le risque de grossesse extra-utérine (GEU) est extrêmement faible. La littérature ne permet pas de conclure si le risque de grossesse extra-utérine en cours d’utilisation d’un dispositif intra-utérin est augmenté par comparaison aux autres méthodes contraceptives.

Un dispositif intra-utérin peut-être proposé à toute femme dès lors que :
- les contre-indications à sa pose sont prises en compte ;
- les risques infectieux et de grossesse extra-utérine ont été évalués et écartés ;
- la femme est informée des risques de maladie inflammatoire pelvienne et de grossesse extra-utérine ainsi que des risques potentiels, mais non démontrés, de stérilité tubaire. Cette information est prépondérante chez une femme nullipare car sa pose doit être envisagée avec prudence et en prenant en compte son désir d’enfant à venir.

10.Il est recommandé que lors de la prescription et de la délivrance, la femme soit préventivement informée des possibilités de rattrapage en cas de rapport non protégé, de leur efficacité et des conditions à leur accès.

Deux types de méthodes existent : contraception d’urgence hormonale et dispositif intra-utérin au cuivre, le DIU au cuivre étant la méthode la plus efficace en cas de rapport non protégé.

La contraception d’urgence par progestatif seul n’est pas efficace à 100 %. Elle est d’autant plus efficace qu’utilisée plus précocement après le rapport non protégé. L’utilisation opportuniste et répétitive de la contraception d’urgence hormonale en tant que seule méthode contraceptive est nettement moins efficace qu’une méthode continue. Elle peut être obtenue sans ordonnance en pharmacie (où elle est anonyme et gratuite pour les mineures qui en font la demande), en centre de planification familial ou dans les infirmeries scolaires.

Suite à la prise d’une contraception d’urgence par progestatif seul, il est recommandé de conseiller à la consultante :
- d’adopter une méthode contraceptiveefficace (préservatifs) jusqu’à la fin du cycle en cours ;
-de réaliser un test de grossesse si les règles ne surviennent pas dans les 5 à 7 jours après la date attendue.

11.Qu’elles soient masculines ou féminines, les méthodes de stérilisation sont susceptibles, sur simple demande du couple ou de la personne concernée ou sur proposition du médecin, d’apporter une réponse contraceptive appropriée dans certaines situations médicales, sociales ou culturelles particulières. Elles ont l’avantage de n’avoir aucune contre-indication permanente. En pratique, il est recommandé de les présenter comme généralement irréversibles.

Le code de santé publique précise que " la ligature des trompes ou des canaux déférents à visée contraceptive ne peut être pratiquée sur une personne mineure ".

Un délai de réflexion de 4 mois doit être respecté après décision initiale de stérilisation et recueil du consentement.

La signature d’un consentement éclairé est obligatoire.

12.Les préservatifs, masculins ou féminins, sont la seule méthode qui ait prouvé son efficacité dans la prévention de la transmission des infections sexuellement transmissibles (IST). Une situation estimée à risque du fait de l’existence de plusieurs partenaires, de l’évocation de relations occasionnelles ou de l’absence de relation stable (notamment chez l’adolescente), doit conduire le professionnel de santé à recommander l’utilisation de cette méthode contraceptive, en complément ou non d’une autre méthode médicale. Ces méthodes nécessitent une pédagogie ciblée.

L’utilisation de spermicides seuls n’est pas efficace dans la prévention des infections sexuellement transmissibles.

13.La méthode de l’aménorrhée lactationnelle (Note de MW : autrement dit : l’absence de règles pendant l’allaitement), lorsque l’allaitement est exclusif ou quasi-exclusif est d’une efficacité comparable à celle d’une contraception orale.

Au regard du risque élevé d’échec qu’elles comportent en usage courant, les autres méthodes naturelles devraient être réservées à des femmes connaissant bien leur cycle, maîtrisant bien l’utilisation de la méthode et pouvant s’exposer à un risque de grossesse (sans contre-indication).

14.L’augmentation des risques cancéreux et cardio-vasculaire avec l’âge et la pré-ménopause doivent amener à réévaluer l’adéquation de la méthode contraceptive utilisée à partir de 35-40 ans.

15.Lorsqu’un oubli de pilule se renouvelle trop fréquemment ou qu’il est constaté un réel manque d’observance, il est recommandé d’envisager une autre méthode contraceptive (DIU, dispositif transdermique hormonal, implant hormonal, etc.).


Téléchargez le tableau sur l’efficacité comparée des méthodes contraceptives en cliquant sur l’icône "pdf" au bas de cette page.

P.S.

Lire l’intégralité du rapport de la HAS

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