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Les effets de l’autisme sur ma personnalité
par Miss Titi, du réseau DÉesCAa
Article du 13 avril 2012

Je traite ce sujet là, puisque ce sont les effets de l’autisme sur la personnalité qui « justifient » la discrimination et les violences morales et physiques dont nous les autistes faisons l’objet.


Personnellement, je pense que les effets sont plus circonstanciels que profonds... J’aurais le sillon temporal supérieur convenablement irrigué, je suis sure que ces effets cesseraient bien vite pour la plupart... Même si avec l’âge c’est de moins en moins probable.

Je mens peu

Il est faux de dire qu’un autiste ne ment pas.

J’ai quand même compris qu’il y a un intérêt à cela. Ne serait ce que pour éviter la discrimination. Mais je suis très attachée à la vérité, à l’objectivité et au concret.

Cependant, généralement, lorsque quelqu’un affirme que j’ai menti, c’est parce qu’il a « choisit » dans mon flot de paroles ce qui Lui convenait le mieux et ne m’a pas laissé le loisir de « redresser » sa méprise...

Pourquoi, les autistes mentent ils peu ou pas ?

Tout simplement parce que tout le monde évite de faire ce pour quoi il est mauvais et les autistes sont très mauvais en mensonges.

Vous croyez que je vais me risquer à faire quelque chose dont j’ai du mal à voir l’intérêt et à propos duquel je suis incapable d’estimer le « feedback » donné par l’expression convaincue de mon interlocuteur ?

Je suis une pipelette

Et tous les autistes que je connais le sont. Au point que, alors que les échanges interpersonnels directs entre autistes ne posent pratiquement aucun malentendu et sont tous assez agréables. Moi et tous les autistes, de ma connaissance, échangeons prioritairement par courriel afin d’éviter l’inflation !

Certaines personnes peuvent penser que nous ne décrochons pas un mot. C’est juste parce que nous n’avons rien à leur dire qui les intéresseraient.

Parce que si nous pensions que vous êtes intéressé(e)s, vous ne sauriez plus trop comment nous arrêter de causer ! [1]

Par exemple, là, je devais faire un seul article et, je crois que le résultat est nettement plus long et ce n’est pas pour rien.

Les autistes ne sont concis que s’ils pensent que leur interlocuteur n’a aucun intérêt pour leurs dires. Si vous êtes arrivés jusque là c’est que ce que j’écris vous intéresse donc je ne peux pas être concise [2].

Je suis objective et logique

Je suis une excellente résolveuse de problème, même les relationnels ! En effet, je ne suis pas envahie par les a priori, les solutions toutes faites et qui, souvent, ne marchent pas.

J’ai donc toujours des réponses et solutions originales... [3] Si vous voulez quelque chose « out of the box » adressez vous à un(e) autiste : il (elle) n’est pas au courant que la boite existe !

Je suis peu émotive et je suis une passionnée

Peu émotive, c’est une façon de dire, disons que je m’exprime de façon nettement moins perceptible que la moyenne des gens.

Après pour les émotions, il y a peu, je me suis trouvée enfermée hors de chez moi accidentellement. En surface, j’ai géré la situation avec calme et humour. Mais au fond, je me dis que les 3 diarrhées que j’ai eu pendant les 24h en question, expriment bien que je n’étais pas vraiment à l’aise !

J’affronte cependant nettement plus facilement les chocs et les situations de crises que la moyenne.

Dans un bateau qui prend l’eau, j’ai été capable d’organiser l’écopage et le retour à la terre ferme sans perdre personne.

Dans un incendie, de prendre mon imperméable, parce qu’il pleuvait dehors, ainsi que les RIB et livret d’épargne de toute la famille, pour que nous ne trouvions pas démunis le temps que les assurances nous aident...

Je ne suis pas sure qu’une personne « normale » puisse faire tout cela. En tous les cas, j’ai constaté qu’en fait la majorité en sont totalement incapables : elles courent en tout sens, en appelant à l’aide, tout en faisant les choses qui empirent le plus possible la situation...

Mais cela ne veut pas dire que, moi, je ne ressens rien. Seulement que mon émotivité ne me maitrise pas, sauf éventuellement mon système digestif et quelques maux de tête.

Je suis aussi une passionnée. Je ne comprend pas les tièdes. J’aime d’un coup de foudre et je suis entière dans mon Amour - que ce soit une personne où d’un « intérêt spécial » [4]. J’ai cru comprendre que cela surprend et même que c’est mal perçu de la majorité. Mais c’est comme ça.

J’ai des centres d’intérêts inhabituels pour les personnes de sexe féminin

J’ai aimé la construction mécanique, l’informatique de gestion [5], la linguistique, les mathématiques, la sociologie, l’interculturalité, l’histoire, l’archéologie, le droit des affaires...

Enfant, j’ai aimé les petites voitures, en particulier les Darda droom [6], les casse têtes, les jeux de construction, les maquettes de bateau, faire naviguer mon bateau au parc du Luxembourg, les robots...

Peut être est ce parce que je ne sens pas les attitudes de réprobations inconscientes des autres lorsque je dépasse de l’étriqué périmètre accordé socio-culturellement aux femmes ?

Je vous rassure, les hommes autistes ont le même « problème » avec leurs centres d’intérêts, mais dans l’autre sens...

Non pas que nous soyons inversés, mais plutôt parce que nous sommes plus au large dans le réservoir de choix : nous ne sommes pas limités par nos socio-cultures.

Je ne juge jamais personne d’après les règles sociales

Je ne suis pas très influençable par les pattern socio-culturels. En effet, je ne perçois pas bien les stimuli humains, donc mal les émotions sous-jacentes, donc quasi pas les a priori culturels non dits.

Du coup, je suis au courant d’énormément de secrets « honteux » des gens, car ils sentent que, non seulement je ne les juge pas, mais en plus que je n’en parlerai à personne et que je leur donnerai de bons conseils !

Pour juger quelqu’un, il faudrait déjà savoir par rapport à quoi. Je ne peux donc pas juger qui que ce soit par rapport à des attendus socio-culturels vu que je ne les ai pas intégrés.

Je suis directe

J’apprécie de développer ma pensée avec précision. Par contre, j’ai du mal à l’accompagner des fioritures émotionnelles nécessaires pour la faire passer auprès de la plupart des gens.

Je passe donc pour dure ou rude auprès de certains et pour droite auprès d’autres.

Je respecte les autres

Je n’aime pas qu’on me colle dessus, sans arrêt, ce que je pense pas une seconde. C’est facile pour les autres. J’ai d’ailleurs l’impression qu’ils font l’exercice tous les jours. Notamment à travers un type d’échanges appelé « potins ».

Alors, il est vrai que j’en suis incapable. Ma théorie de l’esprit des autres est trop sous-développée pour que je trouve amusant de m’en servir. Mais d’un autre coté, si je me centre « égocentriquement » sur mon ressenti lorsqu’on m’explique des sottises sans nom à mon propos ou qu’on potine sur moi, je me dis que cela doit être désagréable pour pas mal de personnes en fait. Alors je ne vois pas l’intérêt de faire intrusion dans l’esprit des gens.

Je préfère les respecter et éventuellement leur demander ce qu’ils pensent. Mais pas leur inventer des supposés vécus internes pour les leur imposer ensuite.

J’ai un grand sens de la justice et des règles [7]

C’est une caractéristique commune de tous les autistes que je connais et tous les auteurs sérieux sur l’autisme la remarquent : nous sommes exagérément orienté vers la Justice [8].

Nous apprécions peu les compromis, les compromissions, la langue de bois, les arrangements. Surtout si ils sont contraires à la Justice et à l’Équité.

Bien sûr, étant française en France, je m’arrange parfois des règles, mais c’est rarement à mon initiative et le plus souvent suite au constat de non respect des autres parties.

Il est donc arrivé que certaines personnes m’estiment malhonnête parce que j’avais suivi leur attitude et non pas celle qu’ils attendaient de moi pour me spolier ou manipuler à l’aise... Je ne suis pas « complètement » idiote non plus ! [9]

J’ai une autre notion du temps

Le temps est une notion sociale et culturelle. Au point que les différentes cultures doivent s’ajuster. Les indiens utilisent l’expression « British Time » pour indiquer qu’ils s’attendent à de la ponctualité au sens occidental.

Je ne vois pas les expressions faciales [10]... Il faut dire que je manque d’entrainement : je ne suis capable de me reconnaître moi-même que depuis l’âge de 30 ans... Alors ce que les mimiques veulent dire, je manque encore beaucoup d’expérience en ce domaine...

Donc, je ne vois pas les mimiques d’ennui, donc je poursuis... Donc cela peut durer des heures et des heures... Du coup, je n’ai pas encore intégré la notion de temps qui passe.

Je peux rester des heures et des heures concentrée sur un seul sujet en oubliant même mes besoins physiques. Plus jeune, c’était carrément des jours entiers...

J’ai aussi du mal avec les signaux à envoyer à intervalles réguliers... Comme les « hum », les « haha » qui rythment vos conversations...

Comme la totalité des Aspergers que je connais, la fonction agenda de mon téléphone me sert énormément : comptes à rebours, alertes pour indiquer quand je dois partir à un rendez-vous, minuteries régulières pour telle ou telle tâche que vous faites automatiquement sans y penser : moi je DOIS les planifier avec leurs durées et organiser des alertes pour suivre mon programme...

Je suis obligée d’avoir une relation personnalisée avec chacun

Ne serait ce que parce que je suis incapable de comprendre deux personnes qui parlent en même temps !

Ma « carte d’acquisition » ne permet pas de séparer deux voix qui se superposent.

Du coup, j’entends les sons dans un sens strictement chronologique quelque soit le nombre de personne qui parlent...

S’il y a plus d’une personne, c’est donc totalement incompréhensible et cela même si les voix sont très différentes.

Vous entendez :

Un échange anodin avec 2 interlocuteurs...
Gauche : Je vais au marché, tu viens ? Je vais acheter des cerises pour le dîner...
Droite : C’est juste à droite en tournant ! Tu verras, c’est simple, tu ne peux pas te tromper...

J’entends :

Le résultat pour moi...
Je vais au marché, C’est juste à droite en tu viens ? Je vais tournant ! Tu verras, acheter des c’est simple, tu ne peux cerises pour le pas te tromper... dîner...

Donc mes entretiens se font soit en tête à tête, soit de façon disciplinée...

Mais avec l’habitude de consacrer mon attention à une seule personne à la fois, j’ai aussi l’habitude de considérer chacun de façon unique... Le traitement de masse en vis à vis n’est pas mon fort !

Je suis fiable

J’ai tendance à dire ce que je pense... C’est une conséquence de ma difficulté avec la dissimulation...

Du coup, lorsque je dis quelque chose c’est généralement parce que j’en suis certaine et que cela correspond à une conviction ou décision ferme.

Même si j’ai remarqué, chez les autres, qu’ils peuvent dire qu’ils feront une chose plus tard uniquement dans l’intention de ne pas voir traiter la question, ou avec l’intention, mais si légère qu’elle en est bien vite oubliée, ce n’est pas câblé chez moi.

Je soupçonne que c’est plus une question de cumul des retards relationnels que de personnalité propre, parce qu’intellectuellement, j’arrive à concevoir l’intérêt de la chose.

Mais, je ne vais pas me refaire à mon âge avancé... Donc, je dis ce que je pense [11] et je suis en phase avec mes décisions, tout en m’en souvenant parfaitement.

Je suis gentille

Je ne comprend pas très bien le plaisir de faire du mal gratuitement à quelqu’un ou même pour se venger.

Comme j’ai tendance à ne pas très bien imaginer ce que les autres pensent, je fais très attention à ce qu’ils expriment.

J’essaie de comprendre leur point de vue avant de décider ce qu’il est.

J’aime bien les marques d’affection « congruentes » avec le contenu des actes.

Je suis congruente avec mes intentions et comme elles sont positives, je suis gentille...

Je suis fidèle

Ne serait ce que parce qu’il faudrait déjà que je trouve plus d’une personne intéressante à la fois.

Je crois que je suis limitée de ce coté là...

Je suis honnête à propos de mes propres capacités

Malgré les discriminations inconscientes et les neurotypiques qui expliquent que « la mer c’est dégueulasse : les poissons baisent dedans » [12] et qu’il vaudrait mieux que je ne m’y risque pas, pauvre handicapée que je suis, pour mieux me concentrer sur des jobs « sûrs » où je ne m’ennuierais pas, non [13].

Non, j’y ferais tout simplement une irrépressible dépression et surtout je développerais ma phobie sociale car c’est totalement ingérable pour une personne autiste [14] et toutes les somatisations qui accompagneraient une telle « sécurité »... Comme une aveugle sans canne blanche au milieu d’un échangeur d’autoroute !

Sans compter les jobs qui correspondent exactement à mes points de débilité mentale : parce que les autistes ils sont bons en informatique, par exemple, tous les informaticiens en sont d’ailleurs... Ou alors ils sont comptables... Ça tombe bien, j’ai une mémoire des chiffres très moyenne et je dois régulièrement me remettre à niveau suite des épisodes d’amnésies totales en informatique... C’est ballot, n’est ce pas ?

J’avoue que c’est une façon de voir de trop de neurotypiques, surtout les biens intentionnés. Nous mettre dans des cases « tous les autistes, tous sans exception » [15]...

Donc, je connais mes capacités. Je n’en parlerai pas là, mais mes 4 Masters ne sont apparus tous seuls sur mon CV et je compte bien utiliser mon cerveau et mes compétences en faisant comme tout autiste qui a la « chance » d’être aussi doté d’un gros cerveau : job + études + recherches en même temps sinon je risque de me sentir sous employée et de me désinvestir totalement.

Et pour un(e) autiste « totalement », ça veut vraiment dire totalement.

Je suis honnête « tout court »

Je crois que c’est une conséquence de ce qui précède...

Je suis littérale, le second degré est rare chez moi

Et il est souvent inexistant chez les autistes dans leur grande majorité.

Surtout, mon second degré n’est jamais méchant. Je ne suis pas « équipée » pour. Une histoire d’étape de traitement de l’information qui me manque... Et j’avoue que dans ce genre de cas, je pense que je préfère qu’elle ne fonctionne pas !

Et puis, même si je suis une des rares à manier la rhétorique et les métaphores... Ce n’est pas pour autant que je les confond avec l’aspect littéral des choses...

Je sais que ce n’est pas clair pour la plupart des gens [16], mais j’ai appris consciemment à manier ces outils à un très jeune âge... Néanmoins, je ressens encore leur usage : ils ne font pas partie de moi. Ce sont des outils : des outils extrêmement utiles mais seulement des outils.

Je suis incapable d’orgueil ou de vanité

L’orgueil et la vanité sont suscités par le regard des autres : parce qu’on « ressent » ce regard, que cela plait alors on souhaite en bénéficier à nouveau...

Je ne ressent pas le « regard » des gens, comment voulez vous que cela me plaise ou déplaise ?

D’ailleurs, cette incapacité là est très fréquente chez les autistes...

C’est un grand motif de fierté chez beaucoup d’entre nous vu toutes les sottises, voire les horreurs dont sont capables les gens par orgueil... Au point que j’en ai entendu certains affirmer que rien que pour cela, pour être surs de ne jamais se comporter ainsi, ils ne souhaiteraient pas changer leur handicap !

Mais personnellement, je pense que de toute façon, si nous obtenions la sensation du regard des autres, que quel part ce sera trop tard pour la plupart d’entre nous pour apprendre à en rechercher aussi avidement certaines qualités...

Question...

Est ce que cela justifie, réellement, les discriminations et l’abandon dont nous faisons l’objet au quotidien en France ?

Par Réseau DÉesCAa du réseau DÉesCAa.

Pour commenter cet texte, rendez vous sur le fil dédié dans le réseau DÉesCAa.

L’inscription au forum est nécessaire pour intervenir. Tous les membres le peuvent y compris les non autistes.

Les non autistes doivent impérativement sélectionner le groupe « curieux, entourage et famille » lors de leur inscription. Ce groupe leur donne à titre exceptionnel des droits d’accès réduits au site qui est réservé aux échanges entre personnes autistes.

La suite de mon témoignage sur mon autisme vu de l’intérieur : dans 1 semaine !
Ce que l’autiste, que je suis, aimerait...


[1d’ailleurs, la meilleure façon de nous arrêter c’est de nous dire explicitement que cela ne vous intéresse pas

[2Désolée

[3Quand je pense qu’on prétend que les autistes n’ont pas d’imagination...

[4terme désignant un centre d’intérêt d’une personne autiste

[5rassurez vous : j’ai TOUT oublié ou presque

[6des voitures à friction

[7à condition qu’elles soient objectivement justes et concrètement efficientes

[8avec un grand « J »

[9enfin, juste un peu, sur certains items seulement... Quoi qu’il paraît qu’ils sont seulement « moyens »

[10du moins, maintenant si un peu, mais j’ai encore énormément de difficultés à les lire

[11à quelques omissions près

[12© Renaud

[13je pourrais occuper mon esprit à rêvasser ou à socialiser... :-(

[14contrairement à ce qu’imaginent une majorité de personnes les postes de bas niveaux sont ceux qui demandent le plus de sociabilité pour être vivables...

[15donc les lecteurs sont priés de se rendre compte que là je ne parle que de moi...

[16y compris les autres autistes

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