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Pourquoi est-ce que ça s’appelle l’amérique ?
24 décembre 2002
Article du 11 novembre 2004

C’est Christophe Colomb qui l’a découvert et pourtant, le Nouveau-Monde n’a pas été appelé Christophie ou Colombie, mais Amérique, en hommage à un autre navigateur, Americo Vespucci. Vespucci naît en Italie, à Florence, en mars 1451. Il étudie la physique l’astronomie et la cosmologie, et s’exerce très tôt à copier des cartes car l’un de ses rêves est de cartographier les terres inexplorées.

Devenu adulte, et à la suite de revers de fortune de sa famille, Americo entre au service de Lorenzo de Médicis, Duc de Florence, dont il devient l’un des intendants. Entre 1478 et 1480 il est attaché à l’ambassade de Florence à Paris auprès de Louis XI. En 1492, il quitte Florence pour Séville, car contrairement aux Florentins, les Espagnols s’intéressent à l’exploration des mers et en 1495, il devient directeur d’une compagnie maritime qui affrète des vaisseaux au long cours. C’est là que commence sa légende.

Car les traces écrites de ses voyages sont d’historicité douteuse. Sa première expédition est censée avoir eu lieu en 1497 et 1498, et lui aurait permis d’atteindre la côte de ce qui est aujourd’hui la Guyane et d’explorer le golfe du Mexique vers le nord. Mais le seul compte rendu de ce voyage est une lettre écrite par Vespucci lui-même. Aucun autre document n’en atteste. Le second voyage, effectué entre 1499 et 1500 avec Alonzo de Ojeda et Juan de la Cosa, lui aurait permis d’explorer ce qu’on nomme aujourd’hui les îles du Cap Vert, la côte nord-est de ce qui ne s’appelait pas encore l’Amérique du Sud, ainsi que Cuba et les îles Bahamas. L’expédition aurait aussi découvert l’estuaire du fleuve Amazone.

Les deux premiers voyages étaient commandités par le Royaume d’Espagne. Au cours des deux suivants, financés par le Portugal, Vespucci et ses compagnons auraient, entre autres, touché terre à l’endroit où s’édifiera plus tard la ville brésilienne de Bahia.

Si le détail des voyages de Vespucci reste sujet à caution, l’importance du personnage ne fait pas de doute, car un décret royal de 1508 le nomme piloto mayor de la cour d’Espagne, titre équivalent à celui d’Amiral. À l’époque, on savait, bien sûr, que Christophe Colomb, parti vers l’Ouest dans l’espoir de rejoindre les Indes, avait découvert quelque chose, mais Colomb lui-même crut jusqu’à sa mort qu’il s’agissait... des Indes. C’est peut-être bien Juan de La Cosa, qui fut d’abord le co-expéditionnaire de Colomb, puis celui de Vespucci, qui devina le premier que les côtes explorées étaient celles d’un Nouveau Monde, et non celle des Indes.

En tout cas, si le l’Amérique ne se nomme pas Colombie en hommage à Colomb ou Cosanie en hommage à La Cosa, ce n’est pas parce que Vespucci se serait frauduleusement attribué leurs mérites. Vespucci connaissait Colomb et, si l’on en croit leur correspondance, il l’admirait beaucoup. Mais à l’époque, les récits des voyages de Vespucci, même s’ils étaient apocryphes, furent plus largement disséminés que ceux de Colomb, car Florence était un centre politique important dont l’influence s’étendait bien au-delà de son emplacement géographique et, en particulier, en France.

Sous l’influence de Florence, le Mondus Novus, livre dans lequel Vespucci fait part de ses découverte, est publié en 1504 à Paris, et en 1507 un livre de cartographie imprimé à Saint-Dié en Lorraine, donne pour la première fois un nom au Nouveau Monde. Les trois continents alors connus - Europe, Asie et Afrique - portent des noms de femme ; on propose de donner au quatrième celui d’un homme et on le baptise America. Si l’Amérique s’appelle comme ça, c’est au fond en raison de la domination florentine sur les filières de communication de l’époque.

Mais Colomb a tout de même laissé sa trace en Amérique. Grâce à l’erreur de l’explorateur qui croyait, en débarquant aux Antilles, avoir atteint le continent des épices et de la soie, les habitants les plus anciens du Nouveau Monde se nommeront, éternellement, les Indiens.

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