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Ma cataracte
par Marc Zaffran/Martin Winckler
Article du 26 octobre 2014

Avec mes lunettes, si je ferme l’œil droit, je vois à peu près net, mais tout baigne dans une lueur jaunâtre.
Si je ferme l’œil gauche, le monde est nettement plus lumineux, mais je vois flou. Faut que je lève la tête très en arrière pour que les lettres s’affichent nettement. Je vais devoir aller m’acheter des lunettes au Jean Coutu pour pouvoir écrire ce texte, et j’ai des gouttes à me mettre dans l’oeil trois fois par jour.
Bref, c’est le bordel. Et pourtant, je suis plutôt heureux. Je viens d’être opéré d’une cataracte à l’œil droit. Ça s’est passé avant-hier. Et c’est une sacrée expérience.

Depuis l’enfance, je suis myope et je porte des lunettes. Avec l’âge, sous l’effet du vieillissement, la myopie s’est arrangée. Je voyais mieux. Et puis je me suis mis, de nouveau, à voir flou de loin, et depuis déjà deux ou trois ans les visites pour ajuster mes lunettes n’y changeaient rien. A l’avant-dernière visite, l’ophtalmo m’avait dit que j’avais une cataracte débutante.

La cataracte, c’est l’opacification du cristallin, la lentille naturelle qui se trouve à l’avant de l’œil et qui permet de "mettre au point" la vision en fonction de la distance. Un autre ophtalmo m’a rassuré : ma cataracte ne faisait que débuter. Je suis un peu jeune pour ça m’a-t-il dit (habituellement, le cristallin s’opacifie autour de 70 ans, et je n’y suis pas). Il a sans doute sous-estimé la situation car, au bout de quelques mois, j’ai bien vu (!!!) que ça empirait. J’ai fini par consulter de nouveau, à l’hôpital Notre-Dame de Montréal, où le service d’ophtalmologie opère je ne sais combien de milliers de patients par an.

Une jeune spécialiste (elle doit avoir trente-cinq ans à tout casser) m’a reçu, m’a tout expliqué et donné à choisir entre trois types de cristallins artificiels, selon que je voulais ou non continuer à porter des lunettes pour voir de près et aussi selon la somme que je désirais mettre dans les lentilles en question (l’assurance-maladie ne les prend pas toutes en charge). J’ai choisi la lentille intermédiaire : ça ne me gène pas de continuer à porter des lunettes pour lire ou travailler et la différence de prix est considérable. Je peux consacrer cet argent à autre chose.

Après cette consultation, j’ai attendu quelques mois avant d’avoir un rendez-vous d’intervention (on m’avait prévenu). Mercredi de la semaine dernière, alors que je revenais d’un voyage, j’ai trouvé un message sur ma boîte vocale. J’ai rappelé le secrétariat de l’hôpital, qui me proposait une intervention le jeudi suivant. J’étais convoqué à sept heures du matin, je serais sorti en fin de matinée.

J’étais un peu anxieux, quand même. Je savais que ce n’est pas une intervention douloureuse (l’œil est soigneusement anesthésié), mais ça ne m’a pas empêché de gamberger et de me demander comment ça aller se passer, s’il n’y aurait pas de gag, si on ne se rendrait pas compte au dernier moment que j’ai une contre-indication à l’intervention, ou un problème imprévu, etc. Bref, le fait que je sois médecin ne me rassurait pas vraiment. En fait, être médecin c’est accroître ses raisons d’être angoissé : on a dans la tête tout un tas de catastrophes possibles dont les non-médecins ignorent l’existence. Et elles ne se font pas prier pour venir à l’esprit.

Toujours est-il que je me présente le jour dit à 7 h à Notre-Dame. Je paie ma lentille à l’entrée, et je me rends directement dans la section "interventions de jour". Là, une infirmière me fait remplir un questionnaire sur mes allergies et traitements habituels, qu’elle vérifie soigneusement en me reposant les questions auxquelles j’ai répondu (et elle a raison, deux précautions valent mieux qu’une). Puis, on m’accueille dans une salle de préparation et on m’invite à me mettre en chemise mais à garder " les bobettes et les bas" (le caleçon et les chaussettes). Je range mes effets personnels dans un casier individuel cadenassé (c’est l’infirmière qui garde la clé).

On me prend la tension, la température et le pouls avec des appareils électroniques. On me pose un court cathéter dans une veine du poignet (juste au cas où) et on me met une douzaine de gouttes à cinq minutes d’intervalle (pour me dilater la pupille et peut-être au titre de préanesthésie locale).

Je suis installé dans un grand fauteuil confortable, type relax de salon (avec un repose-jambe amovible, il ne manque plus que la télé). L’infirmière – qui m’explique tout en détail – me demande si je suis angoissé et si je veux un tranquillisant. Je réponds que non. Je n’ai pas très bien dormi pendant la nuit. Alors même que j’avais mis mon radio-réveil et mon téléphone à sonner, j’étais inquiet à l’idée de ne pas me réveiller à l’heure ; mais, à présent, je ne le suis plus. Le processus est engagé, je n’ai qu’à me laisser porter et à faire face. Et tout ce que je vois est vraiment rassurant.

Il faut dire que dans la pièce avec moi se trouvent deux dames très âgées (l’une d’elles a probablement quatre-vingts ans) qui manifestement sont déjà venues et qui sont aussi détendues que sur si elles se trouvaient sur le pont d’un paquebot de croisière. Comme je passe après un monsieur qui subit une intervention un peu plus longue, je m’assoupis.

Un peu plus tard, un brancardier m’installe délicatement sur un lit roulant que ne je vais pas quitter jusqu’à la fin de l’intervention. Il glisse un coussin sur mes genoux, me pose un brassard à tension d’un côté, un capteur de pouls de l’autre, des électrodes adhésives sur le thorax et, quand tout est prêt, il me fait rouler dans le couloir. Je vois le plafond défiler. C’est le même plafond, la même alternance de lumières. Le même sentiment d’être emmené par quelqu’un qui sait ce qu’il fait. J’ai l’impression de regarder Urgences – et d’être dedans. Ça me fait sourire.

On ne va pas très loin, on passe une double porte automatique à une quinzaine de mètres de la salle de préparation ; il cale le brancard dans le couloir, sous un panneau marqué "2B" (2B or not 2B…). Derrière ma tête, j’entends des voix et des bruits d’instruments : on range la salle pour préparer l’intervention suivante, la mienne.

Devant moi et à droite, il y a deux autres salles. Les brancards sortent et entrent les uns après les autres, régulièrement, sans heurt. J’entends infirmières, brancardiers et médecins s’adresser d’une voix bienveillante et rassurante aux patients qui entrent et sortent des blocs Tout le monde parle de manière égale, sans énervement, de manière très professionnelle. Dans la salle de préparation, plus tôt, un jeune infirmier a tenté de poser un cathéter au bras d’une des deux vieilles dames, sans y parvenir (elle avait des veines difficiles à piquer). Il a essayé deux fois, calmement, sans leur faire mal et, après s’être excusée il est allé demander à une infirmière plus âgée, qui était manifestement là pour régler ce genre de problème, de venir prendre le relais. Elle est venue s’installer sans hâte et, très tranquillement, avec le sourire, sans aucun commentaire, a posé le cathéter en quelques secondes.

Le plus impressionnant pendant toute cette matinée, c’est le calme avec lequel tout le monde travaille. J’ai déjà eu l’occasion de passer une matinée aux urgences et une journée dans un service d’un autre hôpital de Montréal et c’était pareil : tout le monde est d’un calme impressionnant. Mais à Montréal, les voyageurs qui attendent le bus font la queue et y montent très calmement, même quand il tombe des cordes. Les Québecois sont des gens très calmes.

Au bout de quelques minutes (de toute la matinée, j’aurai le sentiment que je n’ai jamais attendu plus de quelques minutes entre deux gestes, deux conversations, deux déplacements), l’anesthésiste vient se présenter, vérifie que je suis bien moi, que mon médecin est celui dont le nom figure sur le dossier, qu’on m’opère bien de l’œil droit, et elle me repose de nouveau les questions sur d’éventuelles allergies et traitements.

J’aurai entendu ces questions posées au moins trois fois à chaque patient, toujours de la même manière, très calme. Tout ça est très méthodique, très organisé, pas du tout précipité : à chaque étape, les personnes à qui j’ai eu affaire se sont présentées, m’ont expliqué précisément ce qu’on allait me faire, m’ont présenté des documents à signer en m’indiquant ce que je signais ; à aucun moment je n’ai eu le sentiment d’être pressé : j’ai posé les questions que je voulais et on m’a toujours répondu de manière rassurante et précise.

J’ai demandé, en particulier, si l’incision faite sur la cornée pour retirer le cristallin et en mettre un nouveau devait être refermée avec des points, et on m’a répondu que l’incision en question est très petite, que le cristallin est fragmenté par ultra-sons et aspiré, et que la lentille est souple, et pliée avant d’être introduite. Une fois l’intervention terminée, l’incision se referme seule.

Quand le brancardier pousse mon lit roulant dans la salle, je vois des appareils défiler au plafond, jusqu’à ce qu’on m’installe sous une sorte de grand périscope de sous-marin inversé dont l’objectif est braqué sur mon visage. On me branche délicatement à divers appareils, on me met de nouvelles gouttes en me prévenant que certaines vont provoquer une brève sensation de brûlure, puis un visage masqué me dit qu’elle est mon médecin, me demande si ça va, si c’est bien l’œil droit qu’on m’opère (plus tôt, l’infirmière m’a dit que la question est rhétorique : on ne pourrait pas m’opérer deux fois du même œil car, sous le microscope opératoire, il n’est pas possible de confondre une lentille artificielle avec un cristallin naturel).

Pendant qu’on me désinfecte le visage, et juste avant qu’on pose pose un champ opératoire sur l’œil à opérer, je vois du coin de l’œil la chirurgienne passer ses vêtements de bloc. On me colle délicatement des morceaux de collant sur les paupières pour m’empêcher de cligner, on me rajoute de l’anesthésique sur la cornée et, quand l’opératrice place un écarteur sur mon œil, je ne sens rien qu’une légère pression.

Après ça, c’est du son et lumière. On m’a demandé de fixer la lumière du microscope et de ne pas bouger l’œil, et c’est moins difficile que je ne le pensais. Je sens mes paupières se contracter périodiquement, mais bien sûr elles ne se ferment pas. La lumière est aveuglante mais pas pénible, je vois qu’on me touche l’œil (les reflets bougent d’un côté, puis de l’autre) j’entends une machine faire un bruit de fraise de dentiste, mais je ne sens rien. Le bruit se répète et j’entends une voix synthétique dire des trucs comme "arrêt de pulsation", "irrigation"- et je sens du froid autour de mon œil, sur mon visage.

A présent, je suis plutôt dans un épisode de X-Files, une soucoupe volante m’a enlevé dans un grand éclair de lumière et c’est un médecin extra-terrestre qui m’opère, guidé par la voix de l’ordinateur central de L’Enterprise. A certains moment, ça me fait pouffer, et je m’inquiète d’avoir bougé mais l’opératrice n’a pas l’air d’avoir êté gênée par mon rire, elle ne fait aucun commentaire, elle est complètement concentrée sur son travail, je n’entends aucune discussion de café du commerce (comme j’en ai entendu beaucoup à l’hôpital pendant mes études, et même parfois autour de patients sous anesthésie locale).
C’est cette partie-là qui me semble la plus longue. Sans doute parce que je ne sais pas bien ce qui se passe et que les mouvements que je devine sur mon oeil m’angoissent un peu, tout de même. Je m’attends à avoir mal, et je ne sens rien. En un sens, c’est un peu perturbant.

A un moment, on me dit : "On vous pose votre lentille et ce sera terminé". Et c’est vrai. C’est apparemment le retrait du cristallin qui prend le plus de temps, et nécessite le plus grand soin (j’imagine qu’il vaut bien vérifier qu’on a tout aspiré et bien vidé la capsule naturelle qui l’entoure, avant d’y glisser la lentille de remplacement).

Enfin, la lumière diminue, on me dit que c’est fini, que tout s’est bien passé, la chirurgienne me dit que je serai revu en visite de contrôle le lendemain matin très tôt (7.30 !) puis une nouvelle fois dans un mois. Je demande quand on m’opèrera de l’autre œil. Réponse : quelques semaines plus tard.

On me retire les écarteurs de l’œil, les champs du visage, les sparadraps des paupières, les instruments des bras, et très vite on me ramène dans la salle où j’ai été préparé. Le brancardier me fait asseoir précautionneusement et me remet dans mon fauteuil. Là, on me laisse me reposer quelques minutes et l’infirmière vient m’expliquer la marche à suivre pendant les jours qui viennent. Elle s’assure que j’ai bien tout compris, que je ne suis pas angoissé ; elle me demande si quelqu’un vient me chercher, me demande de répéter les instructions.

On me place une coquille sur l’œil en me demandant de la garder deux heures, le temps d’aller chercher le traitement par gouttes qu’il va me falloir utiliser pendant plusieurs semaines et de la porter la nuit pour éviter de me frotter l’œil.

Lorsque je sors de l’hôpital, il est 11.15. J’ai pour toute gêne les paupières qui palpitent un peu et une légère sensation d’avoir une poussière dans l’œil – mais je sais que je ne dois pas frotter. Mon œil voit très flou, mais on m’a dit que c’est normal : ma vision va revenir progressivement au cours des heures à venir. J’ai aussi une sensation de halo rouge sur l’œil droit – c’est dû au fait d’avoir regardé droit dans cette lumière électrique pendant vingt minutes et ça disparaît assez rapidement.

Je sors sur la rue Sherbrooke et je traverse le parc Lafontaine à pied (j’habite de l’autre côté). Il ne fait pas froid, il ne pleut pas, c’est un jour comme les autres.

Après avoir pris un café et mangé un bout (j’ai faim), je ressors pour aller chercher les gouttes (antibiotiques, anti-inflammatoires) au Jean Coutu qui se trouve sur le boulevard Mont-Royal. Ma vision revient petit à petit. Je vois encore flou mais je découvre à quel point ma vision était altérée. Je ne m’en rendais pas compte quand j’avais mes deux cristallins d’origine mais ma gêne visuelle était triple : je voyais flou, j’avais moins de lumière et je voyais jaune. Comme si j’avais eu un filtre sur les yeux. A présent, tout est net, les feuilles ont des contours, le ciel est d’un bleu franc, je lis les panneaux de rue et les plaques d’immatriculation des voitures qui passent.

C’est bien d’être en convalescence : on peut rester en pyjama, manger des choses qui font plaisir, s’installer devant un film. Les sous-titres sont parfaitement lisibles sans lunettes (enfin, d’un œil, au moins) et les visages n’ont jamais été aussi nets.

Et toute cette expérience me laisse un sentiment partagé.
Je suis très heureux, et plus impatient de me faire opérer de l’autre oeil que je ne l’étais auparavant. Mais je suis un privilégié. J’ai développé une cataracte avant d’avoir atteint la soixantaine, mais comme je vis au vingt-et-unième siècle, dans un pays industrialisé, je peux bénéficier d’interventions qui sont, littéralement, en train de me rendre la vue. Et avec un peu de chance, pendant les vingt années qui viennent, je verrai aussi bien qu’à vingt ans. Et peut-être même mieux.

Il y a cinquante ans, pour soigner la cataracte, on pouvait seulement retirer le cristallin et prescrire des lunettes grosses comme des loupes…. Il y a à peine plus longtemps, on n’opérait pas du tout. Et les personnes atteintes finissaient leur vie en perdant inexorablement la vue.
Et aujourd’hui même, il y a des pays où ces technologies n’existent pas, ou sont réservées aux plus riches.

Quand on m’a fait sortir de la salle d’opération, avant-hier matin, j’ai remercié à haute voix toute l’équipe de soignants que je laissais derrière moi. Je ne les avais pas vus (ils étaient masqués à mon entrée) et, une fois l’intervention terminée, je ne les voyais toujours pas (mon œil gauche était encore braqué sur le plafond) mais je savais qu’ils étaient là. Et j’ai pu mesurer de nouveau à quel point soigner quelqu’un est un travail d’équipe, et que même pour une opération somme toute bénigne et extrêmement sûre et efficace, chaque geste, chaque voix, chaque présence compte. De ces présences professionnelles et rassurantes, autant que du geste qui me redonne la vue, je suis extrêmement reconnaissant.

Montréal, 25 octobre 2014

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