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Contraception et gynécologie >


Dix idées reçues sur la contraception
Par Martin Winckler/Dr Marc Zaffran
Article du 9 août 2017

Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour lutter contre les idées reçues. Voici une liste de dix idées reçues sur la contraception qui méritent d’être dites et répétées - et diffusées largement.


1° Beaucoup de femmes se retrouvent enceintes sans le vouloir par refus de la contraception. Vrai ou Faux ?

Faux !

Plusieurs enquêtes menées par l’Ined, l’INSERM et le CNRS (Bajos et coll., 2004, en particulier) ont montré que de nombreuses femmes enceintes sans le vouloir utilisaient auparavant une méthode de contraception. De nombreuses grossesses sont consécutives à une information insuffisante ayant entraîné un échec ou un abandon de la méthode en raison d’effets indésirables non prévus et non traités par les médecins.
Dans les pays scandinaves ou aux Pays-Bas, l’information contraceptive est délivrée aux enfants dès la fin du primaire et aux adolescents pendant toute leur scolarité.

Or, délivrer l’information sur la sexualité et la contraception très tôt permet de réduire de manière spectaculaire le risque de grossesse non désirée et d’infections sexuellement transmissibles. Par ailleurs, si beaucoup de méthodes sont disponibles sur le marché français, la pilule contraceptive reste la méthode la plus utilisée. Or, beaucoup de femmes ne reçoivent pas d’information correcte sur l’utilisation de la pilule, et d’autres méthodes plus efficaces (DIU ou « stérilet » ; implant) ne leur sont pas proposées par les professionnel.le.s de santé.
Ainsi, beaucoup de femmes se retrouvent enceintes, non pas parce qu’elles n’ont pas « pris de précaution » ou « fait attention », mais parce qu’on ne leur a donné ni l’information, ni les méthodes appropriées pour se protéger. }

2° Pour vous faire prescrire une contraception, vous devez consulter un gynécologue qui doit vous examiner entièrement et vous faire un frottis au moins une fois par an. Vrai ou faux ?

Faux !
Pour se faire prescrire une contraception, une femme n’est pas obligée de consulter un gynécologue : la grande majorité des médecins généralistes sont parfaitement aptes à le faire ; de plus, les sages-femmes sont aujourd’hui autorisées et formés à prescrire toutes les méthodes contraceptives. Information et prescription sont accessibles également dans tous les centres de Planification et d’éducation familiale français (voir lien en fin d’article).

Par ailleurs, toute femme peut se faire prescrire une pilule contraceptive ou un implant après avoir répondu à quelques questions sur ses antécédents familiaux (phlébites, accidents vasculaires) et après qu’on lui aura pris la pression artérielle. L’examen gynécologique et l’examen des seins ne sont pas nécessaires, et ils ne sont pas une « condition » à la prescription d’une pilule. Vous êtes en droit de les refuser. Par ailleurs, une prise de sang n’est utile que si les antécédents familiaux le suggèrent. Une femme qui désire faire renouveler sa pilule n’est pas obligée de se faire examiner tous les ans, et le médecin n’a pas à lui imposer un examen (gynécologique ou des seins) si elle ne le désire pas.

La pose d’un DIU (« stérilet ») nécessite bien sûr un examen gynécologique, mais seulement le jour de la pose. Le frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus est inutile (et souvent inquiétant pour rien) chez l’adolescente.

Le premier frottis doit être fait à l’âge de 25 ans (ou 8 ans après le premier rapport sexuel s’il a eu lieu avant l’âge de 17 ans) et, s’il ne montre pas d’anomalie, refait tous les 3 (trois) ans.

3° L’usage d’une contraception avant l’âge de 16 ans est dangereux pour la santé. Vrai ou Faux ?

Faux !
En plus d’éviter les grossesses non désirées (qui sont plus risquées pour les femmes que toutes les méthodes contraceptives !), le recours à la contraception a un fort effet protecteur. Ainsi, par exemple, l’utilisation de préservatifs prévient les infections sexuellement transmissibles et l’usage d’une contraception hormonale (pilule, implant, DIU hormonal) a des effets bénéfiques immédiats et à long terme en particulier pour les femmes qui, dès la puberté, souffrent de douleurs intenses des règles, parfois liées à une endométriose. A partir de la puberté, toute femme susceptible d’avoir une activité sexuelle devrait pouvoir obtenir une information complète et impartiale sur les méthodes existantes et choisir la méthode qui lui convient. Et il appartient à chaque femme de choisir la méthode qui lui convient.

4° L’utilisation de la contraception par les mineures augmente leur risque de contracter des infections sexuellement transmissibles. Vrai ou Faux  ?

Faux !
L’âge des premiers rapports sexuels et l’utilisation d’une contraception n’augmentent pas le risque d’infection. En revanche, plus les jeunes femmes sont informées sur la sexualité, les IST et les méthodes contraceptives, moins le risque d’infections graves et de leurs conséquences (stérilité, en particulier) est élevé. Par conséquent, toutes les femmes mineures devraient, si elles le désirent, pouvoir obtenir une information complète et impartiale sur les méthodes existantes et choisir la méthode qui leur convient.

5° La contraception hormonale accroît le risque de cancer. Vrai ou Faux ?

Faux !
Parmi toutes les méthodes hormonales, celles qui utilisent seulement un progestatif (pilules progestatives, implant, DIU progestatif) n’ont pas d’incidence sur l’apparition des cancers. Seules les pilules « combinées » (qui contiennent des estrogènes) ont un effet (très faible) sur l’incidence du cancer du sein. Mais aujourd’hui, on estime qu’une femme qui cesse d’utiliser une pilule contenant des estrogènes à l’âge de 35 ans n’a pas plus de risque de souffrir d’un cancer à l’âge de 45 ans qu’une femme qui n’en a jamais utilisé. Par ailleurs, l’utilisation des méthodes hormonales (toutes catégories confondues) protège contre les cancers de l’ovaire et de l’endomètre (paroi intérieure de l’utérus). Ce qui fait que, globalement, une femme qui utilise une méthode hormonale DIMINUE son risque total de souffrir d’un cancer.

6° Une femme qui n’a jamais eu d’enfant ne peut pas porter de DIU (« Dispositif intra-utérin », ou « Stérilet »). Vrai ou Faux ?

Faux !
Quel que soit son âge, une femme en bonne santé peut choisir un DIU (dispositif intra-utérin, ou « stérilet ») comme méthode contraceptive. Il n’est pas nécessaire d’avoir eu un enfant pour porter un DIU ; il existe en effet des DIU de petite taille pour les femmes n’ayant jamais été enceintes. Les DIU au cuivre peuvent être gardés sans être changés pendant 7 à 10 ans ; les DIU hormonaux, qui ont également pour effet de réduire l’intensité, l’abondance et la durée des règles chez les femmes qui le désirent, peuvent être gardés 3 à 7 ans.
L’utilisation d’un DIU n’expose pas aux infections gynécologiques ou aux IST, et les utilisatrices de DIU ne font pas d’infections plus souvent que les utilisatrices de pilule.
Enfin, contrairement à une idée reçue qui a la vie dure, les DIU n’ont pas d’effet « abortif » mais agissent avant toute conception, sur les spermatozoïdes : le cuivre les inactive ; l’hormone des DIU hormonaux empêche leur passage du vagin vers l’utérus.

7° L’usage répété de la « pilule du lendemain » est dangereux. Vrai ou Faux  ?

Faux !
La « pilule du lendemain » (ou contraception d’urgence - CU) est une méthode très efficace si elle est utilisée dans les 2 à 5 jours qui suivent immédiatement un rapport sexuel non (ou insuffisamment) protégé. Son utilisation à plusieurs reprises à quelques semaines d’intervalle ne fait courir aucun danger à la femme qui l’emploie. Le seul inconvénient est la perturbation du cycle (parfois raccourci, parfois prolongé) et la survenue de saignements vaginaux (eux-mêmes sans danger). Cela étant, toute femme qui se retrouve contrainte à utiliser une CU à plusieurs reprises dans la même année aura probablement l’esprit plus tranquille si elle se fait prescrire une méthode contraceptive permanente (pilule, implant, DIU).

8° Une IVG compromet la fertilité. Vrai ou Faux ?

Faux !
L’IVG (interruption volontaire de grossesse) est une technique médicale qui repose sur deux méthodes : l’aspiration (dans un centre d’IVG) ou la méthode médicamenteuse (prescrite dans un centre d’IVG ou par des médecins ou sages-femmes en ville). L’une et l’autre méthode sont sans danger pour la vie et la fertilité des femmes ; elles évitent les complications très graves (septicémie, stérilité, décès) que provoquaient les avortements clandestins. Même si l’IVG n’est pas à proprement parler une méthode de contraception, elle n’en est pas moins un droit défini par la loi depuis 1975, et toute femme doit pouvoir y avoir recours si elle le désire. Et depuis 2014, l’IVG est un droit, et le fait d’empêcher une femme d’accéder à l’IVG ou de la dissuader d’y recourir est un délit.

9° La stérilisation volontaire est interdite en France. Vrai ou Faux ?

Faux !

La stérilisation volontaire, par ligature de trompes ou méthode non chirurgicale (pour les femmes) ou par vasectomie (pour les hommes) est légale depuis 2001. Les deux seules conditions sont : avoir 18 ans ; respecter un délai de réflexion de 4 mois. Tout.e citoyen.ne majeur.e peut donc en bénéficier. Contrairement aux idées reçues, le « risque de regret » est peu élevé. Dans les pays où la stérilisation volontaire est légale depuis plusieurs décennies (les Pays-Bas, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, les pays scandinaves), la proportion des personnes ayant regretté leur décision vingt ans après est inférieure à 5%. Elle est un peu plus élevée quand la décision a été prise avant 30 ans ou en période de stress (accouchement difficile, par exemple). C’est donc une décision qui mérite d’être réfléchie, mais qui ne doit pas moins être respectée et accessible pour toutes les femmes (et les hommes) qui en font la demande.
Aucun médecin n’a le droit de vous dissuader d’avoir recours à une stérilisation si vous le décidez.

10° Il y a des méthodes contraceptives meilleures que d’autres et le médecin peut choisir pour vous. Vrai ou Faux ?

Faux !
La meilleure contraception c’est celle que la femme choisit en connaissance de cause, en fonction de son mode de vie, de son confort et de ses attentes immédiates ou à long terme. Ce choix, elle doit pouvoir le faire après avoir reçu une information complète et loyale sur toutes les méthodes, et pris le temps de réfléchir à celle qu’elle préfère utiliser. Toute femme doit pouvoir essayer la ou les méthodes de son choix. Il n’y a pas de « bonne » et de « mauvaise » méthode, mais des méthodes plus ou moins efficaces selon les personnes et les circonstances : un femme qui utilise un diaphragme et en est satisfaite a une bien meilleure méthode de contraception qu’une femme qui prend une pilule imposée par un médecin !
Par ailleurs, comme la vie et la physiologie du corps changent avec le temps et les événements de la vie, toute femme doit pouvoir obtenir la méthode qui lui convient le mieux et changer de méthode chaque fois qu’elle le désire.

Les trois lois de la contraception :
1° Toute méthode de contraception vaut mieux que pas de contraception du tout.
2° Contraception d’un jour n’est pas pour toujours.
3° La meilleure contraception est celle que vous choisissez en connaissance de cause.

Liens utiles :
Le site du ministère de la santé consacré à la contraception :
www.choisirsacontraception.fr

Liste de tous les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) de France :
http://www.ivg.social-sante.gouv.fr/les-centres-de-planification.html

L’épatant site conçu et animé par le Collège des Gynécologues obstétriciens... du Canada : "Sex and U". Il comprend des rubriques "Activité sexuelle", "LGBTTQ+", "Consentement"...

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