logo Winckler’s Webzine
Le site personnel de Martin Winckler
logo

 Sommaire | Edito | In italiano | Courriers et contributions | Contraception et gynécologie | Radio et télévision | Lectures | For the English-speaking Reader | Mes Bouquins | Les médecins, les patients, et tout ce qui s’ensuit... | WebTV | Être un(e) adulte autiste... | Projet POL : Les fichiers sonores
Recherche

Voir aussi :

Anneau Contraceptif
- Témoignage sur Nuvaring (Contraception : Questions/Réponses 105e et dernier)
- Pour ou contre la vaccination anti-HPV ? (Contraception : Questions/Réponses 96)
- Absence de règles avec Nuvaring (Contraception : Questions/Réponses 92)
- Malade avec Nuvaring ? (Contraception : Questions/Réponses 88)
- IVG et attente d’une grossesse (Contraception : Questions/Réponses 85)
- Implant ou DIU : que choisir ? (Contraception : Questions/Réponses 81)
- Pourquoi le DIU Sertalia est-il toujours en vente ? (Contraception : Questions / Réponses 53)

Anneau vaginal

Nuvaring

Contraception et gynécologie >


L’anneau vaginal : avantages et inconvénients
par Martin Winckler
Article du 18 septembre 2005

L’anneau vaginal (commercialisé en France sous le nom de Nuvaring) est une méthode contraceptive de forme originale mais de contenu classique. Pour simplifier, elle consiste à faire absorber les hormones contenue dans une pilule combinée (estrogènes + progestatifs) à travers la paroi vaginale, et non par le tube digestif (comme la pilule) ou par la peau (comme le patch contraceptif). Ces hormones sont contenues dans un anneau en matière plastique qui devient poreux (et laisse passer les substances) sous l’effet de l’humidité et de la chaleur du vagin.

Voici la description de son mode d’emploi, de ses avantages et de ses inconvénients.

Note importante du 19 janvier 2013

Sur le plan de la sécurité en particulier, le patch est une forme similaire aux pilules de 3e et 4e génération dont on a beaucoup parlé fin 2012 et début 2013. Avec les mêmes risques s’il est pris comme une première contraception par une femme jeune.


Mode d’action

De nombreuses substances peuvent passer dans le sang au travers de la paroi vaginale, qui est fine et très vascularisée (c’est ce qui explique aussi la rapidité de la contamination par les virus...). Cette méthode d’absorption est donc connue depuis très longtemps. L’anneau vaginal n’en est qu’une des applications les plus récentes.

Comment l’anneau s’utilise-t-il ?

L’anneau est souple, il se plie entre deux doigts pour être inséré dans le vagin puis poussé le plus loin possible. Le fond du vagin est plus large que l’entrée. L’anneau s’y « cale » et, en principe, n’en bouge plus jusqu’à ce qu’on aille le chercher. Il est laissé en place 3 semaines, puis retiré pendant une semaine, au cours de laquelle des saignements apparaissent (équivalent des « règles » de la pilule). Bien sûr, rien n’oblige à l’enlever pendant 1 semaine. L’utilisatrice qui le désire peut utiliser l’anneau en permanence en utilisant un nouvel anneau toutes les 4 semaines, sans interruption - et donc, sans règles. Il peut en effet être gardé 4 semaines d’affilée au maximum.

Peut-il tomber ?

Oui, s’il n’est pas bien inséré.

Comment savoir s’il est bien en place ?

Si vous ne le sentez pas, ni pendant les rapports sexuels, ni entre deux rapports sexuels, c’est qu’il est bien en place.

Avantages de l’anneau :
- le passage se faisant directement dans le sang, la quantité d’hormones à délivrer est moins grande que dans un comprimé
- l’anneau contient une dose d’hormones contraceptives suffisante pour être efficace pendant 4 semaines au maximum. L’anneau est donc une méthode moins contraignante que le comprimé quotidien ou le patch hebdomadaire. Mais bien évidemment, il doit être porté sans interruption.
- théoriquement, les effets indésirables bénins de la pilule (nausées, tension des seins) seraient moins marqués. En réalité, c’est seulement théorique : ça dépend des femmes, et non de l’anneau. Certaines femmes ont peu de symptômes, d’autres plus qu’avec une pilule.
-comme la pilule ou le patch contraceptif), il peut être utilisé en permanence (sans interruption) à condition de le changer au plus tard toutes les 4 semaines.

Inconvénients de l’anneau :
-comme il contient un estrogène, les effets secondaires graves (phlébites, embolie pulmonaire) sont les mêmes qu’avec une pilule combinée. L’anneau est donc contre-indiqué pour les femmes chez qui les estrogènes sont contre-indiqués.
-il peut s’accompagner de troubles du cycle ("spotting" - saignements irréguliers) et de tension/gonflement des seins.
-il ne convient pas à toutes les femmes à cause de la manipulation qu’il impose
-il est cher (environ 15 Euros par mois) et n’est pas remboursé
-il peut gêner la sexualité (2 femmes sur 10, 3 hommes sur 10 le sentent pendant les rapports sexuels)
-il ne dispense pas d’utiliser des préservatifs en cas de rapports sexuels à risque : il ne protège évidemment pas contre les MST.

Je ne tolère pas la pilule. Est-ce que je tolèrerai un anneau vaginal ?

Tout dépend des raisons pour lesquelles vous ne tolérez pas la pilule. Si ces raisons sont des effets secondaires liés à l’estrogène contenu dans la pilule, l’anneau peut, selon le cas, les diminuer ou les accentuer. Rien n’est sûr. Essayez, et vous verrez. Mais le discours du fabriquant disant que la tolérance de l’anneau est meilleure qu’avec la pilule est un argument de marketing. Chaque femme est différente, et la sensibilité aux hormones varie d’une femme à une autre.

En conclusion :

L’anneau vaginal est une méthode originale de contraception, plus pratique et moins contraignante que la pilule ou le patch contraceptif), mais qui a les mêmes inconvénients hormonaux que la pilule ou le patch. Sa tolérance est théoriquement meilleure que la pilule, mais ne peut absolument pas être prédite pour toutes les utilisatrices. Même s’il peut être utilisé 3 semaines d’affilée, il est beaucoup moins pratique qu’un implant ou un DIU, et probablement moins sûr à la longue : toutes les méthodes nécessitant une manipulation présentent un risque d’échec important en raison des erreurs ou des incidents d’utilisation possibles.

L’opinion de MW : l’anneau est une méthode qui peut rendre service à certaines femmes, et il devrait certainement être expliqué et décrit à toutes les femmes. Mais sur le plan pratique, il me semble évident qu’il ne peut pas convenir à un très grand nombre de femmes. D’abord parce que la contraception doit être aussi peu contraignante que possible, et que l’anneau reste une méthode contraignante et pas toujours « transparente » : manipulation, nécessité de changer toutes les 3 semaines, possibilité de gêner les rapports.

C’est à mon avis (et à entendre les utilisatrices) une méthode très pratique pour les utilisatrices de pilule qui veulent se simplifier la vie temporairement, pendant quelques semaines (voyage à l’étranger, déplacements professionnels par exemple) pour ne pas prendre un comprimé tous les jours. Ça peut aussi être une méthode de transition, pendant quelques mois ou années, entre deux grossesses qu’on désire rapprochées. Il est trop tôt pour dire si ça peut être une méthode contraceptive de longue durée, mais il n’est pas impossible que certaines femmes l’adoptent ainsi, comme d’autres ont, par le passé, adopté par exemple le diaphragme comme méthode habituelle.

Tout montre que les méthodes qui demandent un certain soin et une certaine régularité (pilule, préservatifs, diaphragme, spermicides.) s’accompagnent d’un taux d’échec croissant avec le temps, en raison de la fatigue liée à l’utilisation répétitive. Il n’y a pas de raison de penser que l’anneau (ou le patch, d’ailleurs) échappent à cette règle.

À l’heure actuelle, il est trop tôt pour savoir quelle est la fréquence des échecs de l’anneau pendant l’utilisation au long cours, car les études ont été faites chez des patientes très motivées, pendant quelques mois seulement.

Enfin, le coût de l’anneau est très élevé (similaire à celui du patch), il ne peut donc convenir qu’aux femmes qui en ont les moyens. C’est donc une méthode d’appoint.

A l’heure actuelle, avec ses avantages et ses inconvénients, l’anneau est une méthode similaire au patch contraceptif : probablement plus pratique et plus confortable que la pilule pour les femmes qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre un comprimé chaque soir, mais pas supérieur en sécurité et en efficacité.

Sur le plan de la sécurité en particulier, l’anneau vaginal est une forme similaire des pilules de 3e et 4e génération dont on a beaucoup parlé fin 2012 et début 2013. Avec les mêmes risques s’il est pris comme une première contraception par une femme jeune.

Pour les femmes qui ont besoin d’une contraception associant longue durée d’utilisation, confort et fiabilité, les meilleures méthodes sont (et pour longtemps) l’implant contraceptif, les DIU au cuivre et le DIU hormonal.

Martin Winckler

IMPRIMER
Imprimer


RSS - Plan du site  - Site conçu avec SPIP  - Espace Privé