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Contraception et gynécologie >


Ce que la patiente dit, ce que le gynécologue entend...
Un échange entre S. et Martin Winckler.
Article du 24 septembre 2006

Cet été, j’ai eu la chance de tomber par hasard sur vos Trois Médecins, sur un étal de bouquiniste. J’avais un peu entendu parler de la Maladie de Sachs, un peu de vous, je cherchais un livre agréable et instructif. J’ai été séduite par votre vision de la médecine, et de la relation soignant-patient. Je me posais depuis quelques mois des questions sur ma contraception, et lorsque j’ai vu, en cherchant à acheter la Maladie..., que vous aviez écrit un livre grand public sur la contraception, je me suis empressée de le commander et de le lire, avant ma consultation gynéco, dont je reviens à la minute même. Ce livre m’a éclairée sur nombre de points, inquiétée voire alarmée sur d’autres, mais surtout, informée comme aucun livre ne l’avait fait auparavant, et pour tout cela, je vous remercie infiniment de l’avoir écrit.

Je comprends que vous n’ayez pas forcément le temps de lire et de répondre à toutes les questions, mais je me permets tout de même de vous adresser ce message, à la fois témoignage et question. Je ne suis pas très pressée quant à la réponse, mais j’avoue que j’aurais bien besoin d’un avis. Je vous fais part d’un témoignage long et détaillé, j’espère que vous pourrez aller jusqu’au bout.

A l’âge de 16 ans, alors que j’étais sans aucune expérience sexuelle, mais dotée d’une acné encore juvénile (qui ne me défigurait pas), ma gynéco m’a prescrit la Diane 35. Aujourd’hui, sept ans plus tard, alors que je suis dans une relation stable et monogame depuis deux ans, c’est toujours ma contraception (générique aujourd’hui). Je me posais des questions depuis 6 mois sur la pertinence de cette contraception : j’ai, et c’est bien ma faute, beaucoup de mal à prendre la pilule correctement : je n’y arrivais pas quand j’étais célibataire, je m’y force depuis que je suis avec mon ami, mais j’ai malheureusement eu recours trois fois à la pilule du lendemain durant les 18 derniers mois. Lire votre livre m’a informée des incohérences liées à la Diane, à la fois scientifiques et de simple bon sens, et m’a persuadée qu’il me fallait discuter sérieusement avec ma gynéco d’une autre méthode, plus adaptée à ma personnalité, ma vie de couple, mon âge.

Il me semblait qu’un DIU au cuivre était la meilleure solution : je voulais un contraceptif efficace, que je pouvais oublier, et dont l’objectif premier était bien d’être un contraceptif. Je dois ajouter que je souffre toujours d’acné légère, que ma dermato considère comme un acné typique de jeune femme, essentiellement des micro-kystes, uniquement sur le visage, mais qui ne constitue pour moi ni une gène, ni une priorité. Ma priorité, c’est de vivre tranquillement ma sexualité avec l’homme que j’aime, avec une contraception adaptée.

Aujourd’hui, j’avais donc rendez-vous avec une nouvelle gynéco (cause déménagement), à qui j’ai expliqué tous ces questionnements. Suite à vos mises en garde, j’avais préparé mon argumentaire, en me disant que ce serait sans doute inutile. J’ai donc expliqué que mes problèmes étaient : 1. Trouver une contraception dont c’est le seul but, 2. Remédier au problème de la prise quotidienne, et que 3. Mon acné était un problème tout à fait secondaire pour moi (même si, évidemment, je préfèrerais m’en passer).

Elle m’a longuement expliqué quels étaient les contraceptifs existants. Puis elle m’a dit que de toutes façons, changer de contraception en en prenant une moins bonne en termes de traitement de l’acné était une hérésie. Dans cette optique, un DIU hormonal était exclu, un DIU au cuivre inutile puisque sans effet sur l’acné et présentant en plus l’énorme inconvénient d’augmenter les règles du double. Elle a conclu en disant qu’elle ne voyait que trois moyens de traiter mon acné (la contraception est oubliée au passage) : rester sous Diane, passer à l’anneau contraceptif, ou à l’Androcur.

Quand j’ai émis des réserves sur ma capacité à rendre ma contraception par pilule 100% efficace par ma prise pour le moins irrégulière (je dois avouer que je ne la prends que très rarement à la même heure, et que je l’oublie de temps en temps, en tirant les conséquences pour les rapports suivant l’oubli jusqu’au prochaines règles, Norlevo et préservatifs), elle m’a sorti deux arguments "de choc", je vous laisse juge :

1. "vous n’avez jamais été enceinte en 7 ans sous Diane, votre contraception est donc à 100% efficace" (sic !!!!)
2. " c’est un problème générationnel : vous avez une réaction d’enfant gâtée, vous n’avez jamais connu la libération des femmes qu’a apporté la pilule, et la prise quotidienne, ce petit effort pourtant, vous semble insurmontable". (re sic !!!!)

Le clou final a été : "vous avez oublié ce qu’étaient vos 15 ans, mais si vous arrêtez Diane, vous vous retrouverez avec l’acné de cet âge". J’ai opposé que j’étais désormais sous traitement dermato, dont elle a raillé l’efficacité, ce à quoi j’ai répondu en lui demandant en quoi 7 ans de Diane avaient été plus efficaces. J’ai malheureusement oublié de lui faire remarquer que j’ai arrêté la pilule deux fois quatre/cinq mois il y a deux et trois ans (célibat), et que ma peau ne m’en avait pas tenu rigueur.

Elle a fini par me dire qu’elle voulait bien me poser un DIU ou me prescrire ce que je voulais, mais qu’elle pensait que c’était une très mauvaise idée. J’ai finalement renoncé à argumenter, me réfugiant derrière un ’je vais réfléchir’, et nous sommes passées à l’examen gynéco proprement dit (frottis, examen des seins, etc). Finalement, poussée un peu à bout, et désireuse d’en finir, j’ai accepté sa prescription d’Androcur ("vous reviendrez dans six mois en me remerciant"), avec je dois avouer, aucune intention de m’en servir : alors que je venais lui demander une contraception dont c’est l’unique objectif, de préférence sans prise quotidienne, je me retrouve désormais avec un médicament contre l’acné, à effet contraceptif, à prendre en 30 jours, en deux comprimés quotidiens pendant 28 jours, et l’Androcur plus un autre comprimé hormonal les deux jours restants. J’ai le sentiment de ne pas avoir été écoutée, pour le moins :), d’avoir été infantilisée, alors que j’ai le sentiment au contraire d’avoir présenté des arguments valides.

Bref, je vous demande votre avis, en somme. Qu’est-ce que cet Androcur  ? Me conseillez vous de consulter un autre spécialiste ? Mon généraliste (que malheureusement, je ne fais que commencer à connaître, mais qui me semble excellent soignant, et en tout cas étonnant "écoutant") ?
Je suis un peu perdue.
S.

Vous avez fait les frais d’une gynécologue "dogmatique", qui oublie que vous n’êtes pas elle et que votre époque n’est pas la sienne...
Vous avez parfaitement le droit de vous faire poser un DIU au cuivre Et de traiter votre acné de manière classique (par un traitement local, il y en a de très efficaces)
Et je pense que l’Androcur est une substance très agressive (c’est un anti-androgènes, et les femmes ont besoin de leurs androgènes : elles stimulent leur libido)

Mais en France, beaucoup de personnes (souvent sans s’en rendre compte) pensent que la libido des femmes est au pire "mauvaise", au mieux "superflue"...

Martin W.

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